Tout en attribuant deux licences de téléphonie mobile UMTS, l’Autorité de Régulation des Télécommunications a fait le procès de la méthode qu’elle a elle-même mise en œuvre.
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Deux coureurs, deux gagnants : sans surprise, SFR (Vivendi) et FTM (France Télécom) remplissent tous les deux les critères pour l’attribution d’une licence de téléphonie troisième génération en France, avec un score de 410 points pour le premier, et 379 pour l’opérateur semi-public. De toute façon, on voyait mal l’Autorité de régulation des télécoms (ART) cracher sur les dossiers des deux seuls candidats (sur quatre au départ) à ne pas s’être désistés en cours de route. En revanche, l’ART a enfin reconnu dans un communiqué que la méthode n’avait peut-être pas été tout à fait raisonnable : "
Les prévisions de calendrier étaient exagérément optimistes sur tous les maillons de la chaîne conduisant du standard de communication qu’est l’UMTS à la création et au développement d’un véritable marché." Tout le monde est un peu coupable. Les équipementiers, d’abord, qui "
ont manqué d’esprit de responsabilité en procédant à des annonces présomptueuses sur la disponibilité des équipements de réseaux et des terminaux". Puis les opérateurs, à cause de leur "
silence quant à la disponibilité réelle et à la nature des services". Et même "
les ...tats" qui ont organisé le processus de sélection par enchère sous l’inspiration de "
considérations budgétaires". La France, qui n’a pas opté pour ce mode opératoire, est naturellement exemptée de ces reproches. Plus facile de faire un croche-patte aux Britanniques que de faire un vrai mea culpa...
Deuxième tour
Histoire de rattraper le coup, on s’arrangera avec les deux vainqueurs du jour pour ré-échelonner les paiements (32,5 milliards pièce) sur les 15 ans de la durée de la licence. Cette dernière pourrait d’ailleurs être rallongée à 20 ans. Les exigences de l’Autorité en matière de calendrier de mise sur le marché sont revues à la baisse. "Tout porte à croire aujourd’hui qu’un marché [de l’UMTS, NDLR] en vraie grandeur ne verra le jour qu’à la fin de l’année 2003 ou au début de l’année 2004", admet l’ART. Du coup, le rôle du GPRS comme technologie intermédiaire est reconnu. Enfin, l’ART confirme l’hypothèse qu’elle avait formulée en mars dernier : il y aura bien un deuxième tour pour l’attribution de licences, "au plus tard au premier semestre 2002", afin de redresser la barre concurrentielle. Ainsi, les candidats du "deuxième train" pourraient lancer leurs services UMTS en même temps que le "premier train", fin 2003. Pour qu’il n’y ait pas de jaloux, les candidats du premier tour bénéficieront des mêmes conditions et tarifs que ceux du deuxième.