Le ministère de la justice et 17 des 19 Etats américains ayant attaqué Microsoft en justice demandent la scission de la compagnie en deux entités distinctes.
Le ministère de la justice et 17 des 19 Etats
américains ayant attaqué Microsoft
en justice demandent la scission de la compagnie
en deux entités distinctes.
Le
document fait 17 pages mais peut se résumer
en quelques lignes :" Monsieur le juge Jackson,
voulez-vous s’il vous plaît condamner Microsoft
à être scindé en deux : d’un
côté les systèmes d’exploitations,
de l’autre le reste. Et dîtes leur bien qu’ils
n’ont pas le droit de fusionner avant dix ans. Et
qu’il va falloir qu’ils se tiennent bien d’ici là.
Merci". Voilà. Certes, il y a des pages
et des pages de détails techniques, mais
l’essentiel tient dans ces quelques phrases.
Microsoft
a normalement jusqu’au 10 mai pour donner ses remarques
au juge, mais la compagnie a déjà
exprimé le souhait de disposer d’une semaine
de plus. La décision, elle, ne devrait pas
être connue avant juin, au mieux. Car rien
n’empêche Microsoft de reprendre les négociations
avec ses attaquants (ce qui, en cas d’accord trouvé,
rendrait la décision caduque par retrait
des plaintes) et l’appel sur la décision
de culpabilité est toujours en cours. Aux
Etats-Unis, la plupart des observateurs de l’industrie
se sont immédiatement déclarés
déçus de cette décision qui
ne devrait pas véritablement diminuer la
force des produits Microsoft sur le marché.
Au contraire : libérée des contraintes
Windows, la partie "logiciels", qui inclurait
les développements Internet, pourrait devenir
encore plus compétitive sur les autres plate-formes
(Mac OS, Linux, Unix, BeOs...). Mais les réactions
traduisent bien les différences d’état
d’esprit : la justice voulait sanctionner Microsoft
pour des abus de position dominante, les industriels
espéraient un affaiblissement de la compétition...
Sans
surprise, Bill Gates a répondu que "les
consommateurs doivent comprendre que cette proposition
(...) n’aide l’industrie en aucun cas. Elles ne
font que ralentir la vitesse à laquelle celle-ci
avance."
Précisons,
pour finir, que je juge Jackson n’est absolument
pas lié par cette proposition. Il peut très
bien décider quelque chose de totalement
différent.
La
proposition, en bref :
-
Séparation de Microsoft en deux entités :
d’un côté les systèmes d’exploitation,
de l’autre les logiciels, Internet et les participations
diverses de Microsoft.
-
Les deux sociétés ne pourront fusionner
pendant 10 ans.
-
Microsoft ne pourra menacer un client de sanction
commerciale, comme le retrait des licences, si ces
sanctions peuvent affecter le développement
d’un produit concurrent.
-
Microsoft devra donner un traitement équivalent
à tous ses clients.
-
Microsoft ne pourra pas forcer un fabricant à
distribuer ses produits.
La
première société comprendrait :
Les systèmes d’exploitations pour les
ordinateurs personnels sur architecture Intel x-86
et les autres microprocesseurs (Windows 98, Windows
2000, etc) ; les systèmes pour serveurs (Windows
NT,etc.) et systèmes légers (Windows
CE, etc) ; les sytèmes pour set-up box pour
la télévision. Cette société
n’aurait pas le droit de développer des logiciels
autres que des systèmes d’exploitation.
La
seconde société comprendait notamment :
Microsoft Office (Word, Excel, PowerPoint, Access,...),
Internet Explorer, SQL Server, Frontpage Express,
Outlook Express, Media Player, Net Meeting, Expedia,
Encarta, MSN, MSNBC, Slate, les jeux, les logiciels
de streaming audio et vidéo, BackOffice,
tous les investissements Microsoft (et il y en a...),
etc.
Bill
Gates et les autres membres de la direction de Microsoft
ne pourraient pas avoir des actions dans les deux
entreprises.
Voir aussi le dossier de Transfert : La
fin du procès Microsoft ?