L’ancien PDG d’Elf Aquitaine, Philippe Jaffré, a annoncé, mercredi 25 octobre, l’ouverture d’un site Internet qui vise les détenteurs et supporters des stock-options.
Philippe Jaffré, le tout nouveau président du conseil de surveillance de Ze Bank, le projet de banque virtuelle de Bernard Arnault, a fait ses premiers véritables pas sur le Net mercredi 25 octobre. L’ex-patron du Crédit Agricole puis d’Elf Aquitaine a en effet lancé stock-options.fr, un site d’information et de promotion de ce mode de rémunération. "Cela n’a rien à voir avec Ze Bank", s’empresse-t-il de préciser. Cela renvoie en effet davantage à ses déboires chez Elf. L’hiver dernier, Philippe Jaffré s’était retrouvé au centre d’une polémique causée par le montant de ses indemnités de départ (1), suite à sa démission du groupe pétrolier. Le Monde avait évoqué le chiffre de 200 millions de francs, (montant jamais confirmé par l’intéressé), dont une bonne part en stock-options.
400 000 détenteurs en France
Le site stock-options.fr se veut donc un média d’information militante et de simulation financière. "Son ambition est de favoriser la compréhension et le développement des stock-options en France. Et d’attirer leurs supporters", a précisé Philippe Jaffré, qui a investi à titre personnel un peu moins d’un million de francs dans l’affaire. Et de poursuivre : "Il faut démystifier les stock-options en France. Et cesser de les considérer comme un instrument du diable ou un billet de loterie." Ce site vise d’abord "les 35 000 vrais bénéficiaires français de stock-options. Et, au-delà, les 400 000 détenteurs français, dont environ 290 000 sont des salariés d’entreprise cotées au CAC 40", explique Dominique Delamare, directeur général, lui aussi venu d’Elf. Ils y trouveront la valeur actualisée au jour le jour de ce mode de rémunération variable. Les stock-options distribuées par les quarante premières entreprises françaises représentaient le 26 octobre un total de 58,9 milliards de francs de plus-values virtuelles. En ligne aussi, des instruments de simulation de leurs propres portefeuilles, à partir des informations publiées dans les rapports annuels des entreprises cotées.
Le liquide a la cote
Quoique dénué de toute révélation croustillante, ce site fournit aussi l’actualité fiscale et des comparaisons internationales sur un mode de rémunération courant dans les pays anglo-saxons, mais controversé en France. Ce droit donné à un salarié d’acheter des actions de son entreprise à un prix donné, après un certain délai, a d’abord constitué un instrument de fidélisation des dirigeants et des cadres supérieurs. Puis il a connu un envol significatif ces dernières années, quand de nombreuses entreprises de la nouvelle économie l’ont utilisé pour s’attacher des compétences, souvent en démocratisant leur attribution à l’ensemble des salariés. Aux dernières nouvelles et selon un article récent du Monde Interactif, les stock-options n’auraient plus la cote aux ...tats-Unis, où l’on compte pourtant 12,5 millions de détenteurs. Devinez ce qui fait fureur, chez les dirigeants de la Silicon Valley ? La prime en argent liquide !
(1) 200 millions de francs, selon Le Monde. Un montant jamais confirmé par l’intéressé.