Michel Sapin a dévoilé mardi 27 juin les résultats d’une étude sur les sites publics. Dix ont été déclarés "exemplaires". Les autres - plus d’une centaine - le sont beaucoup moins...
Peut mieux faire... C’est globalement le message que Michel Sapin, ministre de la Fonction publique, adresse aux sites publics. Mardi 27 juin, il dévoilait les résultats d’une enquête commandée par la Délégation interministérielle pour la réforme de l’...tat (DIRE) et réalisée par l’agence Proposition, un cabinet indépendant auquel est notamment associé Daniel Kaplan, consultant du réseau français de l’Internet Society (ISOC) et créateur de la Fondation pour l’Internet nouvelle génération (FING).
Les conclusions de cette étude sont assez décevantes. Seulement dix sites publics sont déclarés "exemplaires" et se distinguent par "leur contenu, leur ergonomie, la réactivité, la fréquence des mises à jour, la qualité et la rapidité des réponses apportées aux demandes d’information par mél". Les heureux élus : l’académie de Strasbourg, la cour d’appel de Paris, la direction départementale de l’équipement du Calvados, le ministère des Affaires étrangères, de la Culture, le secrétariat d’...tat à l’Industrie, l’Office national des forêts, l’Opéra de Paris, la préfecture de Basse-Normandie, du Rhône...
142 sites passés au peigne fin
Pour les autres (tous), on est encore bien loin de l’administration électronique (lire En route pour la cyber-administration ?) promise par Michel Sapin. Les experts de l’agence Proposition ont examiné 142 sites (sur les 1 600 existants) et se sont baladés sur les pages Web des différents ministères, administrations centrales, préfectures, services déconcentrés, académies, ambassades, juridictions ou encore organismes sociaux. Leur jugement est sévère.
Selon eux, à l’exception d’une trentaine de sites qui sortent un peu du lot, les cyber-services de l’...tat manquent pour beaucoup à leur fonction et se bornent à "présenter l’administration qui les a créés". À peine 10 % d’entre eux sont de vrais portails d’information et de services (téléprocédures, formulaires, suivis de dossiers, messageries...). Très peu (20 %) sont "thématiques", et ils sont la même proportion à s’adresser "à une cible clairement identifiée. Les autres sites s’adressant à tout le monde (...) et dans les pires des cas, à personne."
En outre, les experts notent qu’en moyenne, chaque site compte... 6 500 pages. Ce qui rend difficiles les mises à jour, assurées dans le meilleur des cas par trois personnes au maximum.
Histoire de retourner le couteau dans la plaie, l’étude pointe l’absence d’informations "essentielles" sur nombre de sites, "les mauvais découpages de l’information entre des sites différents" et les ratés techniques - notamment au niveau des moteurs de recherche. Sans oublier "l’absence d’évolution des sites, voire, parfois, leur abandon".
De plus en plus de visiteurs
Optimistes, les experts remarquent néanmoins que les sites les plus réussis sont souvent "le fruit d’initiatives isolées". Car tout n’est pas obscur du côté "public" de la Toile. Ainsi l’amélioration récente de la qualité des "sites de première génération" est mise en avant ainsi que leur forte légitimité aux yeux des usagers. Légitimité gagnée par "l’accès direct aux sources officielles" et renforcée par l’appellation "gouv.fr", gage de crédibilité.
De plus en plus visités (6 millions de visites en 1998, 27 millions en 1999), les sites publics, malgré leurs défauts, attirent les foules. La palme de la fréquentation revient au site du Clinton cybérise son administration), attendu pour l’automne, sera à la hauteur de cette exigence.