Six mois après son lancement, le Wap ne séduit pas. Doux euphémisme. On pourrait parler de Berezina : peu de contenus, peu de clients, une guerre entre opérateurs qui limite l’accès aux informations (une hérésie en matière d’Internet)... Sans parler de la vitesse de connexion qui renvoie à l’antiquité des modems ou de la difficulté de surfer sur un micro-écran de téléphone. Autant de freins évidents que les opérateurs ont consciemment ou inconsciemment évacués bien rapidement avant de se lancer dans l’aventure.

Trois Français sur dix connaissent le Wap

Mediamétrie n’a pas voulu être en reste devant ce phénomène de société. La société de mesure d’audience a donc décidé de sonder son panel sur le thème du Wap. Bilan des courses ? Pas un chiffre précis. Juste des tendances comportementales assez vagues. Mais ainsi, le Wap fait preuve d’une faiblesse déconcertante. Sortez l’EPO ! Selon Médiametrie, "près de 3 Français sur 10 âgés de 18 ans ou plus déclarent avoir déjà entendu parler du WAP. Néanmoins, les intentions d’achat restent encore faibles. Ce sont les hommes, les jeunes, les CSP+, les franciliens mais surtout les internautes assidus* qui déclarent le plus avoir l’intention de s’équiper. Ainsi, près de 15 % des internautes assidus ont l’intention d’acheter un téléphone Wap". La première vague de cette enquête "a été réalisée au cours de l’été 2000 en parallèle du lancement commercial à grande échelle du Wap en France. Plus de 4 000 personnes âgées de 18 ans ou plus ont été interrogées en face à face", précise l’institution.

Hourra, voici le GPRS !

Les opérateurs commencent à en prendre conscience de l’échec "wappien". Il y a encore six mois, ils vantaient ce protocole comme le bidule ultime qui allait permettre d’amener des millions d’utilisateurs de téléphones GSM sur le Net. Des heures de communications en perspective... Une récente interview de Frank Boulben, directeur général de VivendiNet, accordée à Reuters laissait toutefois apparaître que le vent a tourné. Mais, ô miracle, le GPRS arrive... Espérons que les opérateurs seront plus lucides avec cette nouvelle norme de téléphonie mobile (lire Le GPRS, c’est pour bientôt... mais pour quand ?). Une question demeure : que vont donc devenir les millions de téléphones Wap commandés par les opérateurs ? Et, corollairement, que feront de leurs téléphones Wap, dépassés, les clients qui les ont achetés (bien cher...) ?

* "Internaute assidu" : individu se connectant à Internet ou à un service en ligne tous les jours ou presque.