Christophe Pilot

Wanadoo devient le numéro 1 de l’accès Internet en Grande-Bretagne. Le fournisseur d’accès de France Télécom a annoncé mercredi 6 décembre le lancement d’une offre publique d’échange amicale sur la totalité du capital de Freeserve, le numéro 1 de l’accès (gratuit) à Internet outre-Manche. Le groupe de distribution Dixons, actionnaire à 80 % de Freeserve, a accepté l’opération, qui fera de Freeserve le deuxième actionnaire de Wanadoo (12,7 % du capital). Les modalités de l’échange d’actions valorisent Freeserve à 2,36 milliards de dollars (17,6 milliards de francs) et à 157 pence par action. Mardi 5 décembre, le cours de clôture se situait à 141,25 pence, très loin du plus haut cours de l’année, 977,5 pence ! Wanadoo réalise donc une bonne affaire, même s’il lui faudra procéder à une augmentation de capital pour financer l’opération.

À quand l’Allemagne ?

L’annonce de cette fusion, qui était pressentie depuis plusieurs jours (Lire Wanadoo lorgne sur l’Anglais Freeserve), permet au Français d’acquérir la stature européenne qui lui manquait jusqu’alors. Le fournisseur d’accès Internet de France Télécom, qui compte actuellement 1,7 million d’abonnés actifs en France et 600 000 en Europe et au Maroc, met ainsi la main sur les 2 millions d’abonnés de Freeserve et sur la troisième meilleure audience du Web britannique. Wanadoo occupe ainsi la place de leader sur deux des trois principaux marchés européens, la Grande-Bretagne et la France. Wanadoo reste en revanche absent outre-Rhin. Du coup, l’Allemagne reste la chasse gardée de T-Online, filiale de Deutsche Telekom, le frère ennemi de France Télécom. T-Online a pour sa part réussi une incursion en territoire français, avec le rachat en début d’année du français Club-Internet.