En annonçant ses bons résultats semestriels, Vodafone a évoqué un possible renforcement de sa participation dans SFR. Mais dément aujourd’hui qu’un accord ait été conclu.
Les résultats de Vodafone pour les six mois, d’avril à septembre 2001, annoncés mardi 13 novembre, étaient pleins de bonnes nouvelles. Le groupe britannique, leader mondial de la téléphonie mobile, a en effet enregistré une augmentation de 27 % de son chiffre d’affaires (95 milliards de francs contre 75 milliards de francs pour la même période l’année dernière). Dans le même temps, son EBITDA (bénéfice avant intérêts financiers, impôts et amortissements) dans la téléphonie mobile a gagné 46 % pour atteindre 4,8 milliards de livres (51 milliards de francs). Cette amélioration s’explique par un revirement stratégique de Vodafone, qui a cessé de recruter à tout prix (et parfois à perte) de nouveaux abonnés pour s’efforcer de développer son ARPU (average revenue per user), c’est-à-dire le niveau moyen de revenu par abonné. Suite à l’annonce de ces résultats, le cours de bourse de Vodafone a gagné 3,3 % hier sur le marché londonien, atteignant 180 pences (1,9 francs), et s’inscrivant encore à la hausse aujourd’hui.
SFR pour cible
Au cours de la conférence téléphonique sur ces résultats semestriels, des analystes ont interrogé Chris Gent et Julian Horn-Smith, respectivement PDG et directeur opérationnel de Vodafone, sur leurs intentions à l’égard de SFR, l’opérateur français de téléphonie mobile filiale de Cegetel. Vodafone détient déjà une participation de 20 % dans SFR, ainsi que 15 % du capital de Cegetel, lequel contrôle 80 % de SFR. Depuis plusieurs mois, le groupe britannique ne cache pas sa volonté de monter au capital de SFR quitte à se départir de ses 15 % dans l’opérateur de téléphonie fixe Cegetel. Un objectif conforme à sa stratégie centrée sur la téléphonie mobile et d’autant plus logique que la France est l’un des seuls pays d’Europe ou Vodafone ne détienne pas de participation majoritaire dans un opérateur de téléphonie mobile.
Rien de concret
Dans son édition du 14 novembre, le Wall Street Journal va même jusqu’à évoquer un accord de principe entre Vodafone et Vivendi Universal (principal actionnaire de Cegetel avec 44 % du capital) : un échange d’actions qui permettrait à Vodafone d’atteindre 32 % du capital de SFR. Seul hic, les porte-parole de Vodafone démentent aujourd’hui que leurs dirigeants aient évoqué un tel accord au cours de la conférence d’hier. Même son de cloche chez Cegetel et Vivendi Universal, qui affirme qu’aucun accord formel n’a pour l’instant été conclu. Tous s’empressent de rappeler que les quatre actionnaires de Cegetel (Vivendi Universal, British Telecommunications, SBC Communications et Vodafone) sont tenus jusqu’en septembre 2002 par un pacte d’actionnaire empêchant toute cession de capital par l’un d’eux, sans l’accord des trois autres. Interrogé, le groupe Vodafone refuse de commenter d’éventuelles négociations et s’en tient à la ligne officielle : rien de prévu dans l’immédiat, ou dans le cas contraire, une annonce officielle sera faite. Merci pour l’info.