La plate-forme de distribution musicale Vitaminic s’apprête à racheter l’un de ses concurrents français, FranceMP3. Petit tour d’horizon du premier réseau européen de musique en ligne.
"Le seul concurrent de Vitaminic, c’est MP3.com." Isabelle Veil, directrice marketing de la version française de Vitaminic (créé en 1999 en Italie), n’y va pas par quatre chemins. Oubliés les peoplesound.fr ou autres netbeat.com : chez Vitaminic, les marchés nationaux n’intéressent pas grand monde. "Nous avons une stratégie européenne, avec neuf sites dans neuf pays différents", précise Isabelle Veil. Pourquoi racheter FranceMP3 alors ? "À l’heure actuelle, rien n’est fait, nous avons juste signé un contrat d’entente préalable. Mais leur catalogue est intéressant. Si l’opération se réalise, nous l’intégrerons au nôtre, qui compte déjà 23 000 artistes et plus de 600 labels en Europe." FranceMP3 annonce, pour sa part, 315 labels rien qu’en France, contre "seulement" 47 pour Vitaminic France, qui avoue "être en plein audit et vérifier les chiffres avancés par FranceMP3". La décision finale sera officiellement annoncée le 12 avril.
Pas de prise de tête
Le modèle européen de Vitaminic est unique en son genre, même si la société ne gagne pas encore d’argent et ne vise l’équilibre que pour 2002. Sur les 23 000 artistes présents au sein du groupe Vitaminic, près de la moitié sont sous contrat avec une maison de disque. Pas chez les grandes majors, mais sur des labels indépendants. Chaque artiste s’engage à fournir un de ses titres en téléchargement gratuit, "pour le reste, c’est lui qui décide du prix de vente, sachant qu’il touchera la moitié de celui-ci", explique Isabelle Veil. Pour la répartition des droits d’auteur, Vitaminic la joue plutôt finaude. "Nous avons un accord avec la SIAE, la Sacem italienne, puisque notre maison mère est en Italie. Nous lui reversons les droits d’auteur et elle s’occupe de les distribuer aux sociétés d’auteurs nationales." Ce qui évite de se prendre la tête avec neuf Sacem différentes... Un accord spécifique pour la France serait cependant en négociation avec la Sacem.
MP3 sur roues
Reste que vendre du MP3 ou des CD à la demande, comme le fait Vitaminic, n’est pas encore rentable. La marque commence tout de même à se faire un petit nom. Pour preuve, Renault a lancé une Clio Vitaminic, avec lecteur MP3 intégré. Une série limitée de 14 000 véhicules, disponibles uniquement en Italie. Les Transalpins seront aussi les premiers à tester le nouveau projet de Vitaminic : l’abonnement mensuel payant. "Mais pour 2001, nous avons signé un partenariat avec un distributeur de PC local, qui nous a acheté ces abonnements et qui les proposera gratuitement à ces clients, qui pourront télécharger sans payer depuis notre site italien." Un business qui sera vraiment développé à partir de l’année prochaine. La formule payante sera-t-elle la recette gagnante pour Vitaminic ?