Richard McGinn, PDG viré de Lucent, atterrit en douceur dans son golden parachute alors que la moitié des employés prennent la porte avec un coup de pied aux fesses.
Richard Mc Ginn, PDG de Lucent jusqu’en octobre 2000, va recevoir 12,5 millions de dollars d’indemnités de licenciement - au bas mot, 90 millions de francs. Il n’avait pourtant pas accompli un boulot formidable : l’équipementier de télécoms est aujourd’hui une entreprise en pleine déconfiture. Les millions de dollars dépensés en pub et en sponsoring, auront eu pour seuls résultats un endettement record, et l’annonce d’un plan de licenciements massifs, au début de l’année 2001 (quasiment 50 000 salariés sur 100 000). Lucent a même failli passer sous la coupe de son rival Alcatel.
La sécu des riches
Sur ces 12,5 millions de dollars, 5,5 millions sont en cash. Le PDG déchu ne se fera même pas avoir par la chute du cours de Bourse de la société. Lucent s’est aussi portée garante des emprunts personnels de Richard McGinn, plus de 11 millions de dollars selon le Wall Street Journal (80 millions de francs). Au cas où le pauvre licencié s’inquiéterait pour ses fins de mois, qu’il soit rassuré : la société lui offre généreusement un défraiement de 9 000 dollars (65 000 francs) par mois (pour ses dépenses de secrétariat et d’équipement de bureau jusqu’à ce qu’il ait retrouvé un p’tit job. Et puis, pour les riches, la sécu fonctionne aux ...tats-Unis, puisqu’il recevra des allocations de 870 000 dollars par an (6 millions de francs et pas mal de brouettes). La couverture maladie en sus, bien sûr.