La firme Streamwaves a signé un accord historique avec EMI. La maison de disques lui permet de diffuser son catalogue en ligne, moyennant un forfait mensuel. L’ambitieux Jeff Tribble, PDG de Streamwaves, espère bien rallier les autres majors.
Ce n’est pas vraiment une première, mais ça y ressemble : Streamwaves, une firme de diffusion musicale sur Internet lancée en début d’année, a noué un partenariat avec la Major britannique EMI. La maison de disques lui permet pour l’instant de diffuser 1 000 CD de son catalogue. En échange, la firme de Dallas réclamera aux internautes à partir de mars 2001, un forfait mensuel encore indéfini : autour de 15 dollars par mois (105 francs environ). Et Jeff Tribble, le pétulant PDG de Streamwaves, a bien l’intention de passer le même contrat avec les quatre autres majors (Universal, BMG, Time Warner et Sony). De tels accords lui donneraient accès à un catalogue de 10 000 CD. C’est la première fois qu’une entreprise indépendante acquiert des droits de diffusion de cette nature (le seul précédent est l’alliance Bertelsmann-Napster et le site d’échange de fichiers MP3 n’est plus indépendant du géant allemand).
Catalogue restreint
Il y a une autre vraie nouveauté dans cet accord : les abonnés à Streamwaves pourront "accéder à de la musique qu’ils ne possèdent pas déjà", a annoncé Jeff Tribble, faisant allusion aux contrats passés entre MP3.com et les cinq majors (lire MP3.com achète sa légalité) ou encore entre Musicbank et quatre majors (EMI n’en est pas). Dans ces deux cas, avant de télécharger un morceau, les internautes doivent en effet glisser un CD de l’artiste en question pour prouver qu’ils le possèdent déjà. Ce ne sera pas le cas pour Streamwaves, même si le seul forfait mensuel ne permettra pas de puiser dans l’intégralité des catalogues. Ainsi, les dernières nouveautés ne seront pas immédiatement disponibles, sauf les singles, de même que les cinéphiles ne trouvent pas de cassettes vidéos à la sortie des films. Streamwaves a développé son propre format de diffusion musicale en streaming, qui ne se télécharge pas. Et ne permet donc pas aux internautes de conserver les fichiers musicaux et de les échanger ensuite sur des sites comme Napster ou Gnutella. C’est sans doute pour cette raison que la firme de Jeff Tribble a acquis la confiance d’EMI.
Le futur site de Streamwaves (révélé par le quotidien en ligne Inside):
http://www.inside.com/inline/stream...
EMI:
http://www.emigroup.com
Musicbank:
http://www.musicbank.com