Parmi les arnaques qui circulent par email sur le réseau, une série récente, en anglais, se sert de la marque eBay pour inciter les internautes à donner leurs coordonnées bancaires, sous prétexte que la plateforme de vente aux enchères ne les détient plus. L’utilisation de paramètres psychologiques plutôt que techniques pour pirater des données personnelles n’est pas nouvelle mais a récemment ciblé, outre eBay, des banques, dont l’enseigne anglaise Barclay’s.
"Cher utilisateur d’eBay, lors des mises à jour et des vérifications régulières de nos comptes, nous n’avons pu vérifier vos informations courantes. Soit vos informations ont changé, soit elles sont incomplètes." C’est ainsi que commence le texte, en anglais, d’un email titré "Notification à tous les utilisateurs d’eBay".
Le discours trompeur continue : "En conséquence, vos possiblités d’achat et d’enchères sur eBay ont été restreintes. Pour utiliser à nouveau pleinement votre compte, veuillez mettre à jour et vérifier vos informations en cliquant ci-dessous : http://scgi.ebay.com/saw-cgi/ebauISAPI.dll ?VerifyInformation"
En cliquant sur le lien, l’internaute crédule sera renvoyé vers une autre adresse, plus complexe et donc plus louche, grâce à un script. Sur une page utilisant des éléments graphiques de la célèbre plateforme de vente aux enchères, on l’invite à rentrer, outre ses nom et prénom, ses identifiant et mot de passe de compte eBay, ainsi que les détails de sa carte bancaire et même son code secret.
Circulant encore en début de cette semaine, cet email d’arnaque renvoie heureusement désormais vers une page inaccessible. La force de ce type de piratage de données est qu’il cherche à exploiter, comme tous les bons canulars, la crédulité de l’internaute pour le duper et lui faire accomplir une action. Une dimension psychologique bien connue des pirates et des escrocs adeptes d’usurpation d’identité sous le nom de "social engineering". L’efficacité de ces arnaques tient aussi à leur aspect éphémère et à leur capacité à se renouveler.
Plusieurs variantes
En septembre, eBay avait déjà été victime d’une variante de cette arnaque : un email plus évolué, reprenant la charte graphique maison, demandait directement à l’internaute ses informations personnelles et bancaires, allant jusqu’au code à 3 chiffres figurant au dos de la carte ou aux coordonnées de son compte bancaire.
Ce genre d’arnaque vise toujours les marques à très forte notoriété, comme eBay, ou encore les banques. Début octobre, la banque en ligne anglaise Smile a été visée par un email très proche de celui d’eBay. Cet été, les clients de la respectueuse Barclay’s de Londres ont eux aussi fait les frais d’un message malveillant, tout comme ceux de NetBank, le service en ligne de la Commonwealth Bank, ciblés au printemps.
Les arnaques par email utilisent de vieux ressorts mais continuent de fleurir sur le réseau. Malgré les avertissements des sites commerciaux et des banques en ligne, qui rappellent à qui veut les entendre des principes de bon sens : "N’oubliez pas qu’eBay ne vous demandera jamais de lui fournir par e-mail des informations personnelles telles que votre numéro de carte de crédit ou votre numéro de compte, lit-on dans la rubrique Astuces pour se protéger contre la fraude sur ebay.fr. "Ne donnez pas en ligne les informations que vous ne donneriez pas hors ligne..."
La plateforme de vente aux enchères eBay:
http://www.ebay.com
"Bank scam continued? Smile, you’re next on the list" (The Inquirer):
http://www.theinquirer.net/?article...
"NetBank suspect nabbed in Sydney" (ZDNet Australia):
http://www.zdnet.com.au/newstech/se...
"Usurpation d’identité sur les sites d’enchères: chronique d’une arnaque ordinaire" (Transfert.net):
http://www.transfert.net/a9201