TVPI, la première Web-TV locale au Pays Basque, se lance à l’occasion des fêtes de Bayonne. Son créateur, Michel Lamarque, raconte le projet.
Michel Lamarque
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Pourquoi diffuser TVPI sur Internet et pas sur les ondes hertziennes ?
Nous avons essayé d’obtenir une autorisation du CSA [Conseil supérieur de l’audiovisuel] mais sans résultat pour l’instant... Alors, on s’est lancé sur le Web : Internet nous permet de diffuser nos programmes sans attendre un hypothétique feu vert des instances de régulation. Ici, et j’imagine un peu partout, il y a une vraie demande de télé de proximité, d’information de proximité. D’ailleurs 20 % de nos programmes seront en langue basque.
Dans le débat sur l’autonomie du Pays Basque, comment se situe TVPI ?
Notre position est très claire à ce sujet : ne pas prendre position mais animer le débat entre deux tendances. Une qui défend l’autonomie basque et l’autre l’affaiblissement des cultures régionales au nom du jacobinisme républicain. De toute façon, personne ne viendra s’exprimer seul sur nos plateaux, il y aura toujours un contradicteur. Il ne faut pas oublier que nous sommes une télé commerciale qui espère atteindre un audimat pérenne. Il serait donc inimaginable de se couper d’une partie de notre public.
Par rapport aux programmes de France 3 par exemple, qu’allez-vous amener de plus ?
Je vais vous donner un exemple. À Bayonne, les cafés ferment vers 3 heures du matin et les "peñas", des bars éphémères installés par des particuliers, prennent le relais pour le reste de la nuit. Bien sûr, les télés traditionnelles vont monter un reportage sur l’une d’entre elles. Nous, on va faire 70 émissions sur les 70 "peñas" installés dans les rues de Bayonne. Et sur notre site, les internautes pourront choisir le reportage qu’ils ont envie de voir.
Vous avez déjà défini votre grille de programmes ?
Pour le mois d’août, la grille est évènementielle. On commence par les fêtes de Bayonne et à partir du 15 août, on va couvrir les fêtes de tout le Pays Basque. Avec l’idée de mettre en exergue nos spécificités régionales. À la rentrée, il y aura plusieurs rubriques thématiques : pelote, tauromachie, vie quotidienne, surf... Par exemple, pour le surf, nous allons parler de la glisse amateur, des spots secrets et des surfeurs de l’hiver qui se pointent avec leurs planches dès l’aube.
Et qui va couvrir ses événements ?
Nous avons réuni une équipe d’une dizaine de journalistes qui ne sont ni diplômés des écoles, ni spécialistes. Nous avons choisi, au contraire, des gens d’ici que nous avons formés à l’image et à l’écriture vidéo. Ce qui compte, ce n’est pas la technologie, mais les gens. Notre studio est en plein centre-ville de Bayonne, au cœur d’un quartier populaire. L’idée c’est que les gens parlent entre eux, recréent du lien social. Tvpi, ce n’est pas notre télé, c’est la leur.