mis à jour le 16 avril 2003
Un collectif d’artistes et de militants new-yorkais a créé une banque en ligne de codes-barre. Ils se sont attiré les foudres de Wal Mart, la première chaîne de grands magasins américaine, un mois seulement après le lancement de leur site, re-code.com.
Comment coller son propre code-barre sur un produit (Re-Code)
Les fondateurs de re-code.com disent avoir conçu leur site, lancé le 6 mars dernier, comme une satire de la société de consommation. Mais pour Wal Mart, qui réclame la fermeture de re-code.com depuis le 2 avril, il s’agit ni plus ni moins d’une incitation au vol.
Au départ, re-code.com est une parodie du slogan de la boutique en ligne Priceline.com : "Faites votre propre prix." L’un des fondateurs de re-code, qui répond au pseudonyme de "Nathan", explique : "Nous détournons l’hypocrisie d’un tel slogan en permettant aux gens de faire vraiment leur prix, en utilisant les codes-barre que nous mettons à leur disposition."
Re-code.com permet aux consommateurs de mettre en commun sur le site les codes-barres de produits qu’ils ont achetés et de s’en servir pour acheter d’autres produits plus coûteux. Selon ses éditeurs, re-code.com dispose des codes-barre de 150 objets.
Pour Nathan, re-code.com est une critique des compagnies comme Priceline.com ou Wal Mart, qui "fondent leur politique marketing sur l’idée fallacieuse qu’elles donnent le pouvoir aux consommateurs." Il ajoute : "Et bien nous, nous donnons vraiment le pouvoir aux consommateurs !"
Re-code.com est un projet de la "Carbon Defense League", un collectif d’artistes et de militants "altermondialistes" proche d’hactivist.com et du groupe RTMark.com.
Le nom de domaine appartient à Mike Bonnano, membre newyorkais d’un autre collectif issu du même cercle : les Yesmen, connus pour avoir réussi à se faire passer pour des intervenants de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à plusieurs reprises.
Cette nébuleuse d’activistes, d’inspiration situationniste, mélange souvent art, technologie et communication. Ils pratiquent la "subversion méditatique", en jouant sur leur identité et en singeant les méthodes des sociétés qu’ils critiquent.
Depuis la demande de fermeture transmise par Wal Mart, re-code.com publie sur sa première page un long avertissement soulignant que le site est une pure "critique politique" qui "ne doit pas être utilisée à des fins illégales". Une précaution qui n’a pas convaincu les avocats de Wal Mart, premier employeur des Etats-Unis, qui maintient sa demande de fermeture.
Malgré le risque de poursuites judiciaires, les créateurs de re-code refusent de suspendre leur activité. Domains by proxy, le registrar où ils ont déposé le nom de domaine re-code.com, ne semble pas prêt, lui non plus, à fermer le site.
Le site de Re-code:
http://re-code.com
Andy, des Yesmen: L’intrus de l’OMC (Transfert.net):
http://www.transfert.net/article.ph...
Les juristes de Stanford à la rescousse d’un hébergeur alternatif américain (Transfert.net):
http://www.transfert.net/article.ph...