3D Production Multimédia a développé un codec vidéo capable de faire tenir 2 heures de vidéo sur un CD, avec une qualité " proche de celle du DVD ". La société bordelaise présente sa technologie à Cannes.
Deux heures de vidéo, plein écran, avec une qualité proche de celle du DVD, le tout sur un CD : la performance de la jeune société bordelaise 3D Production Multimédia (3DPM) fait évidemment penser au DivX ;-). Mais au vu du film qui nous a été montré, le codec (codeur-décodeur) 3DPM semble offrir une meilleure qualité d’image que son célèbre concurrent.
Lors de la démo, il a suffi d’insérer le CD 3DPM pour que Windows Media Player (version 6.0 ou plus) lance la vidéo en plein écran. La vidéo est compressée avec un codec qui respecte la norme MPEG-4. Il suffit donc de posséder un lecteur compatible avec MPEG-4 mais aussi DirectX 8. La société a également développé son propre lecteur doté de fonctions de base (lecture/pause) pour les vidéos de démonstrations afin de "protéger le secret de fabrication". 3DPM n’est pas gourmand : un processeur cadencé à 400 Mhz, 32 Mo de mémoire vive et une carte vidéo standard suffisent. Seule une version Windows existe pour le moment, la déclinaison Macintosh étant prévue pour l’automne 2001. La société promet également une mise en ligne d’une vidéo de démonstration d’ici à un mois. Mais il ne s’agira pas de streaming, même si Christian Dumeur, responsable de la communication de 3DPM, confie que c’est un des axes de travail. Il faudra télécharger l’intégralité de la vidéo avant de la visionner.
Mieux que 3ivx ?
"Le fichier en lui-même fait en moyenne 620 Mo pour deux heures de vidéo. On obtient donc un taux moyen proche de 5 Mo par minute. Le père du codec espère améliorer les performances de 20 % dans les trois prochain mois", explique Christian Dumeur à propos de Xavier Delas, qui a créé la société en janvier 2000. Mais 3DPM aura fort à faire pour s’imposer, avec des concurrents comme 3ivx, par exemple, dont le codec a le mérite d’être déjà disponible. Mais aussi avec les grands groupes tels Philips ou France Télécom qui développent également des codecs compatibles MPEG-4. " il faut savoir de quoi on parle !" explique David Varaillon, développeur chez 3DPM : " Chez 3DPM, nous faisons du plein écran en 25 images par seconde, c’était d’ailleurs la contrainte de départ. 3ivx annonce des taux mirifiques, mais les vidéos que j’ai pu voir n’étaient pas de bonne qualité, je dirais même que c’était une catastrophe." Le taux annoncé par la société bordelaise, 1 pour 8, est certes moins impressionnant que celui des concurrents (1 à 10 pour DivX ;-), 1 à 13 pour 3ivx). Mais le son n’est pas traité. L’utilisation du MP3 devrait permettre d’améliorer ce chiffre.
La vidéo professionnelle comme premier débouché
La société 3DPM se jette véritablement dans le grand bain à l’occasion du festival de Cannes où elle doit présenter sa technologie. En s’orientant, dans un premier temps, vers les vidéos publicitaires, les vidéos de formation et l’archivage, avec un premier contact du côté de France Télévision. Christian Dumeur avoue même que quelques producteurs de vidéos X l’ont contacté. 3DPM entend garder le contrôle de sa technologie et effectuera toutes les compressions dans ses locaux, sur ses serveurs, en échangeant les vidéos par le biais d’une ligne haut-débit. Le mode de rémunération sera variable : des royalties pour une grande diffusion et un prix à la minute encodé pour l’archivage. Il sera également possible de se faire livrer directement les galettes : pour des CD encodés et pressés par ses soins, la start-up annonce un prix de 16 francs l’unité (pour 1 000 exemplaires). L’optique est différente chez 3ivx qui vend (cher) son codec (Windows, Mac OS, Linux-Unix, BeOS et Amiga) : environ 6 000 francs pour la version Pro ! 3DPM a peut-être une carte commerciale à jouer.