Les premiers enregistreurs de DVD sortent en France. Deux formats se disputent le marché : le DVD-RW de Pioneer et le DVD+RW de Philips.
Les fans de DVD Vidéo l’attendaient depuis longtemps : un magnétoscope DVD. Mercredi 25 avril, Philips a présenté le DVDR1000, un lecteur enregistreur de DVD Vidéo pour le salon, qui devrait être le premier à sortir sur le marché français. En septembre 2001 si tout va bien. Son prix sera élevé : 2 000 euros, soit 13 120 francs. Un DVD+RW (ré-enregistrable) utilisable jusqu’à 1 000 fois coûtera environ 120 francs. La démonstration est impressionnante : ce magnétoscope peut enregistrer les émissions de télé dans quatre qualités d’images différentes. La qualité VHS (4 heures sur un DVD) est suffisante pour les émissions reçues par ondes hertziennes en analogique. Mais les adeptes du câble et du satellite pourront aussi choisir la qualité SVHS (3 heures sur un DVD), la qualité DVD (2 heures) ou haute-définition (1 heure). On peut aussi directement enregistrer à partir d’un caméscope numérique. Ou, à partir du DVD, effectuer un montage sur micro-ordinateur. La connectique est très fournie, l’interface de programmation et de lecture soignée. Du bon boulot.
Philips contre Pioneer
Le principal défaut de cet appareil, hormis son prix, est lié à l’incertitude du marché quant au format des DVD enregistrables. Soutenu par une trentaine d’industriels dont Hewlett-Packard, Mitsubishi, Ricoh, Sony, Thomson Multimédia et Yamaha, Philips prône le DVD+RW (ne pas confondre). Contenant 4,7 gigaoctets de données sur une face (il en aura plus à l’avenir), il est, une fois enregistré, lisible sur la plupart des lecteurs DVD du marché, même anciens. Mais le DVD-RW, le format concurrent, aussi. Développé par Pioneer et soutenu par une quarantaine d’industriels dont Kodak, Fuji, Hitachi, Mitsubishi, NEC, Samsung, Sharp, Sony, et Thomson Multimédia (certaines sociétés ont choisi d’être dans les deux camps), le DVD-RW a, lui, été reconnu par le DVD Forum, une instance de normalisation internationale. Et il existe déjà en version enregistrable une seule fois, le DVD-R. Pioneer commercialise depuis deux ans au Japon un magnétoscope DVD de salon. En France, le constructeur a lancé le mois dernier le premier graveur de DVD pour micro-ordinateur (le DVR-A03, environ 6 000 francs) et il compte lancer un magnétoscope DVD de salon d’ici à la fin de l’année. Un DVD-R coûte environ 150 francs, un DVD-RW près de 200 francs.
Moins de 10 000 francs en 2002 ?
DVD-RW et DVD+RW ont beaucoup en commun, affichant des capacités de stockage et des prix comparables (les prix fournis actuellement restent indicatifs). Philips compte lancer rapidement un format enregistrable une seule fois, un probable DVD+R (le nom peut encore changer) qui serait l’équivalent du DVD-R. Le marché devra donc choisir son champion, comme il a dû le faire entre les cassettes VHS de JVC, bétamax de Sony et V2000 de Philips il y a 20 ans. La bataille dépendra notamment du nombre de modèles des différents constructeurs qui sortiront sur le marché pour l’un et l’autre format, et de la baisse des prix qui devrait l’accompagner. L’issue de la bataille fera la richesse de Philips ou de Pioneer qui détiennent l’essentiel des brevets de l’un et l’autre format. Les premiers modèles de salon à moins de 10 000 francs devraient logiquement apparaître en 2002, mais ces magnétoscopes ne devraient pas être vraiment abordables avant 2003. Patience.