Les quatre licences UMTS françaises seront attribuées avant juin 2001. La sélection se fera sur la qualité de la couverture et des services fournis. La vente rapportera 2,5 fois moins qu’en Allemagne.
Le gouvernement a publié vendredi 18 août au Journal Officiel les conditions d’attribution des licences des téléphones mobiles de troisième génération. Les candidatures devront être déposées avant le 31 janvier prochain. Les noms des quatre opérateurs retenus seront communiqués avant le mois de juin 2001. Les gagnants paieront chacun 32,5 milliards de francs, soit un total de 130 milliards de francs qui ira dans les caisses de l’Etat. La vente aux enchères des licences britanniques a rapporté 243 milliards de francs, celle des licences allemandes 329 milliards de francs.

Ménager les candidats
Le gouvernement ne regrette apparemment pas d’avoir préféré à la voie des enchères à celle du "concours de beauté" (attribution des licences sur la base de critères qualitatifs). Mais en se privant de la manne budgétaire qu’auraient rapportée des enchères, l’...tat prend le risque d’être soupçonné de ménager les futurs candidats. D’autant qu’en Allemagne, les sociétés qui ont remporté les enchères n’ont qu’une semaine pour s’acquitter de la somme. En France, le paiement sera échelonné sur la durée de validité de la concession : quinze ans (une condition qui doit être entérinée par la prochaine loi de finance). Alors dans une interview accordée vendredi dernier aux Echos, Christian Pierret, secrétaire d’Etat à l’Industrie, a tenu à justifier une méthode selon lui "transparente, objective et non discriminatoire".
Concurrence sur le taux de couverture
Le taux de couverture du territoire prévu par chaque candidat sera l’un des critères majeurs de la sélection. Pour Jérôme Delpech, directeur du cabinet de Christian Pierret, "l’Etat préfère que la concurrence entre les futurs opérateurs se joue sur le taux de couverture et sur la rapidité du déploiement du réseau que sur la taille de leur porte-monnaie." Le gouvernement martèle l’argument selon lequel ce sont les futurs consommateurs qui, en Allemagne et en Grande-Bretagne, auront à supporter le coût " exorbitant " des enchères. Mais les opérateurs (notamment Bouygues Télécom) rétorquent que l’obligation de couverture du territoire aura, elle aussi, un coût.
Selon l’Autorité de régulation des télécommunications (ART), il pourrait y avoir de 7 à 10 candidats à l’achat des licences UMTS françaises. Les trois opérateurs GSM (France Télécom, SFR et Bouygues Télécom) sont évidemment sur les rangs. Les deux autres favoris pourraient être Deutsche Telekom et Suez-Lyonnaise des eaux, associé à l’espagnol Telefónica.
