Une étude publiée par The Computer and Communication Industry Association remet en cause l’intervention de l’...tat américain dans le secteur des nouvelles technologies. Une analyse libérale appliquée au high-tech.
Interventionniste, le gouvernement américain ? En lisant l’étude réalisée pour The Computer and Communication Industry Association (CCIA), on y croirait presque. Quatre économistes réputés ont rédigé plus d’une centaine de pages sur le thème "le rôle du gouvernement dans l’ère digitale". Une centaine de pages pour expliquer ce que doit faire et ne pas faire l’...tat américain sur le Net. Avec, en arrière-plan, l’idée qu’il en fait déjà trop. Un point de départ historique : à chaque évolution industrielle correspond une remise en question des prérogatives étatiques. Et ce début de XXIe siècle n’échapperait pas à la règle.
Interventionnisme mal venu
Douze conseils sont prodigués aux autorités américaines pour éviter, enrayer même, tout interventionnisme mal venu. Feu vert aux initiatives étatiques qui fournissent des informations aux citoyens, améliorent les services gouvernementaux et soutiennent la recherche. Un bon point est accordé à l’America’s Job Bank qui fournit un service public : des informations sur l’emploi aux travailleurs peu qualifiés. Feu rouge, par contre, quand l’...tat intervient sur des secteurs déjà investis par le privé. Exemple : le site eBillPay, un programme du Service postal américain permettant de payer ses factures en ligne. Explications : "Ce service est déjà proposé par des opérateurs privés. De plus, tout le monde n’a pas accès à Internet, ce qui crée une inégalité de fait." Interviewée par le journal américain Red Herring, Sue Brennan, porte-parole du Service postal n’a pas trop apprécié les critiques : "Nous faisons ce que beaucoup de monde aimerait faire, notamment nos concurrents. D’ailleurs, les commentaires de cette étude ressemblent aux arguments de UPS, notre principal concurrent."
Rien de neuf
En bonus pour les décideurs, un "schéma de décision dont les hommes politiques peuvent se servir pour évaluer la validité de leurs propositions". Schéma libéral classique appliqué au secteur high-tech : l’...tat doit inscrire son action dans un champ limité et ne surtout pas influer le secteur privé. Rien de neuf sous le soleil du Net. Edward Black, le président de la CCIA, l’association qui a commandé l’étude, se réjouit néanmoins : les conclusions de l’enquête confortent son analyse. "Certains services gouvernementaux se servent d’Internet pour tenter de reconstruire un ...tat-providence." Un cauchemar.