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Dans le district de Columbia et dans douze ...tats américains, la grève continue. Et les négociations piétinent. Depuis samedi minuit, 86 000 salariés de Verizon, l’une des plus grosses boîtes américaines de téléphonie, sont en grève. Ils demandent de meilleures conditions de travail et une plus grande sécurité de l’emploi. Après 14 heures de discussion dimanche dernier, syndicats et patronat avaient retrouvé le sourire. Premiers résultats : quelques accords sur la réévaluation des salaires et des retraites.

Flux tendu et moindre coût

Mais le plus délicat reste en suspens. "L’une des questions les plus houleuses porte sur la flexibilité, explique Eric Rabe, le porte-parole de la compagnie. Pour faire face à la concurrence, nous devons être les meilleurs et répondre immédiatement aux variations du trafic qui n’est jamais prévisible. Nous sommes donc obligés de travailler en flux tendu et au moindre coût." Une argumentation difficilement acceptable pour The Communications Workers of America (CWA), le syndicat le plus représentatif chez Virezon. Moindre coût étant souvent synonyme de délocalisation. Pas vers l’Asie, mais plutôt de New York ou Philadelphie vers le Texas et d’autres régions où les techniciens réclament des salaires moins élevés. Pour le reste, Jeff Miller, directeur du service communication du CWA, tient à préciser que son syndicat n’est pas "contre la flexibilité en cas de coup dur, mais contre la flexibilité tous les jours." Et d’ajouter : "C’est ce qui se passe à Verizon pour les techniciens."

Les négociations sont donc tendues et surtout déterminantes pour l’organisation syndicale qui joue un peu sa place dans le milieu high-tech américain. Les chiffres sont éloquents. Chez Virezon, 80 % des salariés de l’activité téléphonie fixe traditionnelle sont syndiqués. Ils ne sont que 50 sur 32 000 dans la branche téléphonie mobile (Virezon Wireless). Le différend se joue cette fois sur une question de méthode. Le syndicat milite pour que les représentants du personnel soient désignés grâce au nombre de cartes d’adhésion récoltées. L’entreprise souhaite, elle, que des élections se déroulent à bulletin secret.