Une étude réalisée par la Sofres pour les beaux yeux de Websense, un éditeur de solutions de filtrage, visite les habitudes de surf aux bureaux des salariés de quatre pays européens.
Durant le mois de mars 2001 la Sofres est allée sonder 800 salariés originaires d’Allemagne, de France, de l’Italie et du Royaume-Uni (200 personnes par pays), sur leurs utilisations du Web au travail. Effectuée à la demande de Websense, un éditeur anglais de logiciels de filtrage pour les employeurs, cette étude a évidemment pour but de cerner un encore peu plus les habitudes de surf au bureau. Pour, évidemment, permettre à Websense de proposer des solutions d’ "encadrement " plus adaptées à ses clients européens. Toutefois - toute étude du marché des logiciels de filtrage mise à part - , ce sondage ébauche une observation des habitudes des salariés français face au réseau. Ces derniers semblent (Net)tement plus timorés que leurs voisins.
Sages ou menteurs ?
29% des Français interrogés admettent visiter des sites Internet n’ayant pas de rapport avec leur activité professionnelle, contre 41% des Allemands, 44% des Anglais et 51% des Italiens. Moins connectés plus sages ou carrément menteurs, les Français semblent donc peu tentés par l’évasion virtuelle depuis leur poste de travail. Parmi ceux qui reconnaissent surfer au boulot, 85% avouent y passer jusqu’à 5 heures par semaine : ce qui donne une raisonnable moyenne d’une heure par jour. Les sites les plus visités, pour les Français comme pour leurs voisins sont avant tout des portails liés aux loisirs, aux vacances et à l’éducation.
Contrôle électronique sous-évalué par les salariés ?
À la question : "Quelle politique de gestion d’accès à l’Internet emploie votre société ?", 67% des Français répondent : aucune. Cela veut-il dire, pour autant, qu’ils ne font l’objet d’aucune surveillance ? Sans doute pas. Mais formulée de cette façon, la question suggère évidemment que les personnes interrogées sont informées des moyens de gestion de l’Internet mis en place dans leur entreprise. Ce qui, en pratique, est quand même loin d’être le cas. La question suivante est d’ailleurs éloquente : "Accepteriez vous que votre employeur mette en œuvre une politique de gestion d’accès à l’Internet ? " Un moyen comme un autre de tester les développements futurs du marché des logiciels de filtrage. 62% des Français déclarent même y être favorables. Et l’étude de poursuivre sur la manière dont les salariés souhaiterait être "contrôlés" : " 78% accepteraient un règlement intérieur et 64% une technologie comme un logiciel de filtrage (ben voyons !) ". La fin du questionnaire ne laisse pas de doute sur les intentions de l’étude : "Jusqu’à quel point seriez-vous pour ou contre la mise en place d’un logiciel de filtrage dans votre société ?" 18,5% s’y déclarent opposés, 29,5% ne sont ni pour ni contre et 22,5% y sont favorables.
Questionnaire orienté pour le marché
Au final, en ayant posé les "bonnes" questions, Websense attrape des réponses pour nourrir son marché. Oui, les gens veulent bien que l’Internet soit contrôlé, oui ils sont plus favorables à l’utilisation de logiciels de filtrage. Les mauvaises questions, comme : êtes-vous pour ou contre la surveillance de votre courrier électronique ? Votre entreprise a-t-elle une politique de gestion d’accès à l’Internet ? En avez-vous été informé ? En quoi consiste-t-elle ? ont évidemment été laissées de côté. Alors à quand une vraie étude d’opinion sur le sujet ?
Taylor Nelson sofres interactive (Étude comparée des quatre pays
http://www.sofres.fr/interactive/
Websense:
http://www.websense.com/index3.cfm