Le maître de l’épouvante va se passer des services d’un éditeur et va publier seul une nouvelle, The Plant. Et le premier chapitre, téléchargeable pour 1 dollar, cartonne. Mais le lecteur a aussi le choix de ne pas payer...
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Stephen King ne veut pas seulement donner des cauchemars à ses lecteurs, mais aussi aux éditeurs. C’est que la pléthore de fans qui squattent en permanence son
site personnel lui ont donné une idée lumineuse : se passer d’intermédiaires et vendre directement ses nouvelles en ligne par téléchargement. Il commence au prix d’un dollar (environ 7 F) par téléchargement. C’est peu onéreux. Mais le sens de la phrase n’a pas fait perdre le sens des affaires à l’écrivain : plutôt que de proposer un bon gros pavé, le maître du roman fantastique va diluer les téléchargements chapitre par chapitre, semaine après semaine.
Et ça marche : selon les premières estimations, 34 000 lecteurs ont déjà téléchargé The Plant.
Pourtant, King n’a pas usé sa sueur de créateur. En effet, la première nouvelle publiée est un fonds de tiroir des années 80, une histoire inachevée et jamais publiée. Elle parle d’une drôle de plante grimpante, qui apporterait le succès à une entreprise en échange de... sacrifices humains.
Et si on ne paye pas ?
Mais King n’est pas dupe. Il sait qu’il est impossible d’empêcher que son site soit cracké par des petits malins. L’aventure lui est d’ailleurs déjà arrivé, en mars 2000, pour son premier essai d’e-book, Riding the Bullet, distribué gratuitement sur le Net après que le code de cryptage ait été forcé. Alors, il ne joue pas la surenchère sécuritaire et, en toute confiance, demande qu’on lui envoie un chèque ou un virement d’un dollar par téléchargement, selon un système encore mystérieux. L’internaute a donc la possibilité de ne pas débourser le moindre cent.
Seulement, King prévient : "Payez et l’histoire continue. Volez et l’histoire s’arrête." Si 75 % des lecteurs n’ont pas déboursé leur dollar, le maître ne poursuivra pas. Et pour l’instant, le système a l’air de fonctionner. Certains fans proposent même de payer les dollars manquants pour que l’aventure ne s’arrête pas. Mais une question se pose : comment King fera-t-il pour faire payer à ses lecteurs le dernier chapitre de The Plant ? L’écrivain élude : il pourrait bien ne "jamais" y avoir de dernier chapitre...