Le champion allemand des télécoms chausserait bien les bottes de Worldcom pour croquer Sprint. Mais l’américain BellSouth serait aussi sur les rangs.
Le mariage avorté entre Worldcom et Sprint n’est pas encore dénoué, que les rumeurs de rachat de Sprint par Deutsche Telekom se multiplient déjà. ...tayées par le fait que DT détient déjà 10 % du troisième opérateur américain (comme France Télécom), les bruits de rachat se fondent sur le "trésor de guerre" - via des émissions d’actions et d’obligations - d’une centaine de milliards de dollars que l’opérateur allemand, encore très cantonné à son marché domestique, s’est constitué ces dernières semaines. Dans une interview à Bild am Sonntag, dimanche, son PDG, Ron Sommer, a d’ailleurs confirmé que le marché américain était "son prochain objectif", en précisant : "Le groupe doit nous convenir et le prix doit être juste." De son côté, Welt am Sonntag croyait savoir que les deux groupes discutaient d’un échange d’actions valorisant Sprint à hauteur de 240 milliards de marks (804 milliards de francs).
Et BellSouth ?
Mais le deal est encore loin d’être conclu. D’abord, trente sénateurs américains ont fait part à la Federal Communications Commission (FCC) d’un risque d’atteinte à la loi américaine : celle-ci interdit l’octroi de licences à une entreprise détenue à plus de 25 % par un ...tat étranger. Et le gouvernement allemand détient encore 59 % du capital de l’ancien monopole public... Ensuite, la commission européenne, déjà sur la même longueur d’onde que son homologue américaine en matière de concurrence sur la fusion Worldcom-Sprint, pourrait aussi trouver à redire à un mariage DT-Sprint.
Du coup, les rumeurs ont rebondi de plus belle dans les salles de marché, le 4 juillet. À Londres, certains opérateurs pariaient sur un rachat possible de Cable&Wireless, toujours par DT. Tandis qu’aux ...tats-Unis, BellSouth, opérateur local basé à Atlanta, faisait figure d’alternative possible aux appétits allemands. Auquel cas, estiment certains, QWest, autre opérateur américain, pourrait constituer une cible pour Deutsche Telekom, avec qui des pourparlers avaient déjà été engagés en mars dernier.