Si même les leaders dégraissent...
L’hécatombe se poursuit et touche même les leaders américains d’Internet. Etoys, Vault.com, Engage, Mercata.com ont tous annoncé des licenciements.
Etoys licencie et c’est tout un symbole. La société a été en effet l’une des premières à se lancer dans le commerce de détail en ligne, en vendant des jouets sur Internet. En annonçant jeudi 4 janvier qu’elle se séparait de 70% de ses effectifs, soit 700 personnes, elle met une nouvelle fois en lumière le mauvais climat qui règne depuis plusieurs mois sur la net-économie. EToys avait déjà fait état, mercredi 3 janvier, de la fermeture de son site européen, géré depuis la Grande-Bretagne. Dans les 30 à 60 prochains jours, la société va aussi fermer deux centres de distribution, en Californie et en Caroline du Nord. Aujourd’hui, eToys n’envisage même plus d’être rentable en 2003, ce qu’elle avait auparavant espéré. Ses ventes de fin d’année, deux fois plus faibles que prévu, ne semblent pas permettre un maintien de l’activité au-delà de la fin mars 2001. Mais le plus inquiétant est sans doute le constat que, malgré ses difficultés, eToys demeure l’un des sites les plus visités et les plus vendeurs d’Internet...
Licencier pour survivre
Si le commerce de détail semble particulièrement touché, beaucoup d’autres entreprises de l’Internet connaissent une situation délicate. D’où la vague de licenciements parmi les start-ups, observée au cours de la dernière semaine. Ainsi Vault.com, une société de gestion de carrières en ligne, créée en 1997, a annoncé sa décision de licencier un tiers de ses 100 employés. "Les revenus du dernier trimestre 2000 ont été bien plus faibles que prévus", a indiqué son directeur général Eric Ober. Il a précisé que les licenciements permettraient à Vault.com de survivre, sans nécessiter de fonds supplémentaires, jusqu’à son seuil de rentabilité, au premier trimestre 2001.
C’est le risque à prendre
La liste des licenciements dans les start-ups est encore longue. Engage, une société spécialisée en logiciels de marketing, qui appartient à CMGI, va se séparer dans les prochains mois de la moitié de ses effectifs, soit 55O personnes. "Nous estimons que cela est nécessaire pour réduire nos coûts de manière significative", a estimé dans un communiqué Tony Nuzzo, président et directeur d’Engage. Mercata, le leader des achats groupés en ligne, licencie pour sa part ses 100 employés, après avoir fermé son site. La société ne pouvait en effet pas lever les fonds nécessaires à la poursuite de son activité. Preuve de la méfiance qui entoure aujourd’hui les sociétés en ligne, News Digital Media, une filiale de News Corp., interrompt l’activité de ses trois divisions Internet (Foxnews.com, Foxsports.com et Fox.com), pour limiter les dégâts. Quelque 250 personnes pourraient se trouver affectées par cette mesure. Comme le souligne, fataliste, une employée licenciée d’eToys, interrogée par The Standard : "C’est le risque à prendre lorsqu’on entre dans une start-up."