Le nouveau propriétaire du nom de domaine sex.com entend faire de ce site un portail plus soft que l’ancien. Sur la forme, rien à redire. Mais sur le fond...
En novembre dernier, après une bataille juridique de plus de deux ans, Gary Kremen redevenait le propriétaire du nom de domaine sex.com, volé entre temps par Stephen Michael Cohen, un entrepreneur sans scrupule. Jusque là, le site était une compilation de pop-up et de bannières publicitaires particulièrement explicites. Soit un gigantesque emplacement publicitaire ou les annonceurs venaient s’afficher au prix fort, générant 400 000 dollars (3 millions de francs) de bénéfices mensuels. Mais le propriétaire initial de sex.com n’entend pas perpétuer un site d’une aussi grande vulgarité. Pour lui, sex.com doit devenir un portail beaucoup plus raffiné.
La page d’accueil de sex.com a donc été refondue pour ressembler à un moteur de recherche classique. Sans les bannières, on se croirait presque sur Yahoo !. Organisation aérée, annuaire de sites structurés : rien à voir avec son prédécesseur. On joue la carte du politiquement correct. Quant au contenu... il n’a guère de raison de changer. Toutes les perversions sont évoquées et classées pour faciliter les recherches de l’internaute.
Généreux dans l’effort
Ce faisant, Gary Kremen bénéficiera des efforts de son prédécesseur. Et même s’il se montre plus sélectif sur les contenus qu’il propose , il devrait continuer à générer des recettes publicitaires satisfaisantes. D’autant plus que Stephen Michael Cohen doit aujourd’hui lui reverser plus de 65 millions de dollars, pour usurpation et utilisation commerciale d’un nom de domaine qui ne lui appartenait pas. Ce qui devrait suffire à assurer le succès de la dot.com sexy. L’internaute intéressé sera pourtant ravi de ne pas voir surgir deux cents fenêtres durant la consultation de la page principale. Et pourra presque croire à un changement d’orientation bien réel. Jusqu’à ce qu’il tente de fermer la fenêtre. Alors, un dernier pop-up lui sautera aux yeux. Cela s’appelle la continuité dans le changement.