Selon des chercheurs américains, le New Jersey soigne moins bien les cardiaques pauvres
Dans les hôpitaux privés du New Jersey, les patients admis en urgence ne bénéficiant pas d’assurance médicale sont moins bien soignés que les autres. C’est la conclusion d’un article publié dans le numéro d’avril de la revue médicale américaine Health Services Research, sous le titre "Réforme du système de santé et mortalité dûe à l’infarctus".
Kevin Volpp et ses collègues de l’Ecole de médecine de l’université de Pennsylvanie ont étudié les dossiers médicaux de 286 640 patients victimes d’infarctus du myocarde et admis dans les hôpitaux du New Jersey entre 1990 et 1996.
En 1992, l’Etat du New Jersey a totalement privatisé son système de santé, contrairement à l’état voisin de New York. A New York, entre 1990 et 1996, chez les patients non assurés souffrant d’infarctus, la mortalité est passée de 12 % à 8 %. Dans le New Jersey, durant la même période, elle est passée de 7,8 % à 8,3 %.
En cas d’infarctus, les hôpitaux américains consentent tout de même à hospitaliser les patients, même s’ils ne sont pas assurés. Les frais des soins sont alors à la charge de l’hôpital, aidé financièrement par l’Etat.
Infarctus démocratique mais coûteux
L’Etat du New Jersey, lors de la privatisation de son système de santé, a amputé de moitié les subventions qu’il affectait aux hôpitaux accueillant des patients sans assurance médicale. De plus, il a diminué de 19 % les remboursement versés pour leurs frais d’hospitalisation.
Les patients pauvres souffrant d’infarctus sont ainsi devenus une charge encore plus coûteuse pour les cliniques, mises en concurrence commercialement.
Pour les auteurs de l’étude, cofinancée par le National Health Institute, l’équivalent américain de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), la réforme a eu un impact sur la qualité des soins dispensés.
Selon Kevin Volpp, cette conséquence s’explique par la diminution du niveau de soin prodigué aux indigents : "Alors que le nombre de patients non-assurés hospitalisés pour infarctus du myocarde est resté stable dans le New Jersey, on observe une diminution relative de l’usage des catheters et des systèmes de revascularisation mécanique, affirme-t-il. "Cela suggère que certains patients ont été soignés différemment."
Le site de l’Ecole de médecine de l’université de Pennsylvanie:
http://www.med.upenn.edu/
"Market reform and AMI mortality" (lien vers le sommaire du numéro d’avril de Health Health Services Research):
http://www.hospitalconnect.com/hsr/...
Le site de l’université de Pennsylvanie:
http://www.uphs.upenn.edu/news/