Nul besoin d’être bronzé, ni d’avoir un torse musclé et huilé pour surveiller une piscine : des caméras et un PC suffisent.
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En novembre dernier, dans la rubrique faits divers, les journaux titraient : "Un enfant sauvé de la noyade par une caméra". Car si le gamin avait été secouru par un surveillant de la piscine, l’alerte avait en effet été donnée par le système Poséidon, une installation de surveillance vidéo subaquatique assistée par ordinateur. Née en 1995 et dotée d’un capital d’environ 21 millions de francs (trois millions d’euros), la société française Poséidon s’est intéressée à un type d’accident qui cause chaque année en France 70 à 80 décès (source Insee).
Algorithmes complexes
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Le système mis au point est un réseau de caméras vidéo immergées dans une piscine, relié à un PC qui centralise et analyse les images vidéo reçues en temps réel. Une installation qui n’a rien d’un simple système de télésurveillance vidéo. En effet, ce central interprète ce qui se passe sous l’eau au moyen d’algorithmes complexes. Le premier, Activolume, corrige notamment les distorsions optiques de la caméra grand angle et rétablit les distances et les proportions. Le second, Texture Scan, enlève des images les artefacts qui peuvent induire en erreur : ombres, luminosité, réflexions... En pratique, les formes immergées sont surveillées en permanence. Tout mouvement non conventionnel déclenche une procédure de pré-alerte. Par exemple, un nageur stagnant au fond de la piscine pendant un certain temps ou coulant lentement sera repéré et suivi par le système pendant une quinzaine de secondes. Passé ce délai, l’alarme visuelle et sonore est activée sur le moniteur à écran tactile qui sert de retour vidéo au bord du bassin. Le central envoie également message radio en direction d’un beeper porté par le maître nageur, qui pourra ainsi porter secours à la victime. La société affirme que le système repère toutes les noyades, et que le taux d’erreur du système est inférieur à 10 %, à raison d’une fausse alerte constatée tous les deux jours sur les huit piscines équipées en France.
Retour sur investissement
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Les collectivités locales désireuses de s’offrir ce système devront prévoir une rallonge budgétaire non négligeable de 480 000 à 850 000 francs hors taxes. Un montant que la société relativise en prenant l’exemple des ...tats-Unis, où l’exploitant d’une piscine est tenu juridiquement responsable d’un éventuel accident dans ses locaux. Le montant de l’indemnisation peut alors monter jusqu’à sept millions de dollars (environ 49 millions de francs)... Le gouvernement hollandais se montrerait vivement intéressé grâce à l’intervention d’un parlementaire qui s’est exprimé publiquement pour le déploiement massif du système suite à une noyade. Mais l’eau n’est pas le seul milieu dans lequel Poséidon évolue. La société étudie les marchés de la surveillance de lieux sensibles (les banques, par exemple) ou de la gestion du trafic routier.