Technikart attaque Chronic’art et le site République-Bastille.com se fait le héraut de la défense du second. Concurrence ou pas concurrence ? Le tribunal de commerce de Paris tranchera le 27 novembre.
Vous connaissez Technikart ? Alors vous connaissez sans doute Chronic’art. Et Republique-Bastille.com ? Non et pour cause : ça vient de sortir et ça parle des deux premiers. Pourquoi donc monter un site Internet à l’intitulé de parcours de manif’, un forum en fait, pour chroniquer la presse de papier ? Parce que celle-ci est entrain de s’entredéchirer. Le fond de l’affaire tient en un mot : concurrence. C’est ce que dit Technikart, qui reproche à l’autre de lui ressembler par trop, de traiter les mêmes sujets, de tourner la tête aux kiosquiers qui ne savent plus qui est qui. Bref, de perdre le bénéfice d’un paquet de ventes au numéro. Guillaume de Roquemaurel, administrateur fondateur de Technikart, dix ans d’existence, n’en démord pas : le nouvel arrivé, né en septembre 2001, après avoir pré-exité sur le web pendant 4 ans, marque délibérément l’ancien à la culotte. "Même sujets, même finale de titre, même créneau : on a dix ans d’efforts derrière nous ! " tempête Roquemaurel.
600.000 francs pour le préjudice
Résultat ? Il assigne le jeunot devant le tribunal de commerce de Paris, le 27 novembre. Et demande, pour "parasitisme, concurrence déloyale et contrefaçon", 600. 000 francs, en réparation du préjudice subi. "On leur avait suggéré de changer de nom, lors d’une réunion avec nos avocats respectifs, de s’appeler, par exemple Chronipresse, mais ils n’ont rien voulu entendre...", explique l’administrateur de Technikart.
Sur République-Bastile, un édito crie au scandale, à l’étouffement de la presse : "Technikart se comporte à l’instar de n’importe quelle société privée craignant pour ses parts de marché, ayant recours à des stratégies de petits capitalistes au rabais", écrit Chloé Delaume. Sur le forum, la manif virtuelle est en train de tourner à l’affrontement armé. Heureusement, ce sont des mots. Parfois très gros.