En 1998, une loi prévoyait l’interdiction des contenus portant atteinte au " calme de la société, à la morale, à la religion, aux personnes très respectées ou aux choses très respectées ". Modifiée au cours de nombreuses lectures à l’assemblée, cette loi ne fut finalement pas adoptée. Les éditeurs de journaux en ligne se sentent aujourd’hui libres même si, comme le veut la tradition, les attaques directes contre la famille royale sont exclues.
A la fin de l’année 2001, la Thaïlande devrait finalement s’être dotée de ses premières lois concernant Internet. Quatre textes auront pour objet les transferts de fonds électroniques, la criminalité informatique, la protection des données et l’accès au Réseau. Selon les observateurs indépendants, elles ne devraient pas contenir de restrictions à la liberté d’expression sur Internet et ne pas remettre en cause la liberté d’utilisation de la cryptographie.
Le vrai risque pour les libertés vient des autorités de régulation des télécommunications, la Telephone Organisation of Thailand et la Communication Authority of Thailand. Cette dernière détient, du fait d’une disposition légale, au moins 32 % du capital de chacun des fournisseurs d’accès, tous privés. Des observateurs indépendants estiment qu’il est possible que les services de police surveillent le trafic internet de certains comptes par le biais des employés des autorités de régulation placés chez les fournisseurs d’accès. Mais, vu le développement croissant du nombre de connexions, il est impossible que la police ait les capacités techniques de mener un traçage systématique. Dans le cadre de la libéralisation du secteur des télécoms, l’obligation de céder des parts à la Communication Authority of Thaïland devrait être supprimée en 2001, et une nouvelle autorité de régulation, la National Commission of Communications, pourrait voir le jour.
Selon un journaliste du site du quotidien Bangkok Post, les seules pressions sont exercées de façon privée par des avocats, non par l’...tat et les providers seraient enclins à fermer les sites recelant de la pornographie et des logiciels piratés. En 1999, la police criminelle avait, suite à une plainte, adressé une lettre aux dix-sept fournisseurs d’accès leur demandant de fermer des sites montrant des visages de stars thaïlandaises sur des corps de femmes nues. Les fournisseurs d’accès n’avaient pas cédé aux pressions.
Population : 60,9 millions habitants
PIB par habitant et par an : 5 456 dollars
Fournisseurs d’accès Internet : 17
Internautes : 1,8 million
Malgré un développement ralenti par les lourdeurs bureaucratiques de ses autorités de tutelle, le Réseau est tout de même libre en Thaïlande et le nombre de sites d’information a considérablement augmenté. La mainmise étatique sur les fournisseurs d’accès devrait bientôt être supprimée.
The Bangkok Post
http://www.bangkokpost.net/data/
Communication Authority of Thailand
http://www.cat.or.th/
Pour acheter le rapport Les Ennemis d’Internet sur 00h00.com:
http://www.00h00.com/direct.cfm?tit...