Les grands périodiques qui soutiennent l’action du gouvernement, comme la télévision publique TPA ou la radio nationale RNA, ont une version en ligne. Ce n’est pas encore le cas des journaux et médias indépendants, à l’exception de Radio Ecclesia, qui dépend de l’église catholique angolaise et publie des informations écrites, mais pas encore d’extraits audio.
Pour l’instant, le pouvoir angolais n’a pas promulgué de lois de restriction ou de coercition exclusivement liée à l’Internet. Mais le gouvernement espionne les courriers électroniques des journalistes qui le dérangent. Il surveille, par exemple, ceux de Rafael Marques, reporteur indépendant qui travaille pour le périodique Folha 8. Rafael Marques, qui a été détenu en octobre et novembre 1999 pour " diffamation " envers le président Eduardo Dos Santos, affirme détenir la preuve technique que de nombreux mails qui lui étaient adressés ont été interceptés et lus sur ordre des autorités, au cours du mois de septembre 2000. Certains d’entre eux ne sont jamais parvenus à leur destinataire. Le fournisseur d’accès privé Netangola aurait volontairement prêté main forte au gouvernement dans ces interceptions, affirme Rafael Marques. Ce dernier n’est sans doute pas le seul journaliste à subir un tel traitement, car les fournisseurs d’accès angolais connaissent les mots de passe de leurs abonnés.
Fiche technique :
Population : 12 millions d’habitants
PIB par habitant et par an : 1 592 dollars
Population urbaine : 33,6 %
Fournisseurs d’accès à Internet : 3
Internautes : 4 000
L’accès à Internet, en Angola, passe par l’opérateur public unique, Angola Telecom, qui revend les lignes aux trois fournisseurs d’accès (FAI) privés du pays. L’Angola compte 4 000 abonnés à un FAI. Sinistrées par la guerre, les lignes téléphoniques sont souvent saturées et coûteuses pour l’utilisateur : un accès Internet coûte, en effet, entre 50 et 70 dollars par mois et une communication revient à 14 dollars par heure.