En avril 1999, lors de la campagne pour l’élection, l’accès au Réseau a été totalement coupé en Algérie. Il n’a été rétabli qu’après la publication des résultats du scrutin. Selon les responsables du Cerist (Centre de recherche et d’information scientifique), organisme dépendant de l’...tat algérien, il ne s’agissait que d’un incident technique dû à un changement d’équipement, ce que conteste certains journalistes. Le Cerist, par ailleurs chargé de l’enregistrement des suffixes des noms de domaines algériens (" .dz "), détenait, à l’époque, le monopole de l’accès à Internet dans le pays. Aujourd’hui, deux opérateurs privés sont arrivés sur le marché : l’EEPAD (Etablissement d’enseignement professionnel à distance) un organisme spécialisé dans le télé-enseignement qui utilisait Internet depuis de nombreuses années, et GECOS (General Computing System).
Le Cerist exige que tous les sites immatriculés en Algérie disposent de serveurs hébergés sur le territoire. Selon Djamel Benradame, journaliste à Algeria-Interface : " les autorités vont perfectionner leurs techniques de contrôle au fur et à mesure de la libéralisation des télécoms. Des mails qui transitent par le Cerist sont déjà bloqués, de plusieurs heures à plusieurs jours, ou disparaissent du Réseau. Pour l’instant, nous mettons cela sur le compte d’un débit médiocre et de structures obsolètes du fournisseur d’accès public. Internet en Algérie en est à ses premiers pas "
Les sites d’opposition, hébergés à l’étranger, sont toutefois accessibles depuis l’Algérie, comme celui du MAOL (Mouvement algérien des officiers libres) ou du FIS (Front islamique du salut). C’est une commission interministérielle qui délivre les autorisations d’exercer aux fournisseurs d’accès. Elle se compose notamment de représentants du ministère des Télécommunications, de la Défense nationale et de l’Intérieur. Cette autorisation est soumise à une enquête d’habilitation. L’article 14 d’un décret d’août 1998 sur les télécoms stipule, lui, que les fournisseurs d’accès " doivent assumer les responsabilités du contenu des pages et des serveurs de données qu’ils développent et qu’ils hébergent ". Et aussi " prendre toutes les dispositions nécessaires afin d’assurer une surveillance constante du contenu des serveurs accessibles à leurs abonnés ", ceci afin d’" empêcher l’accès aux serveurs contenant des informations contraires à l’ordre public et à la morale ". Pour Younes Grar, le patron de Gecos, cette responsabilisation des providers pourrait constituer un obstacle au développement des fournisseurs d’accès privés. Pour le moment, aucun cas de censure n’a cependant été signalé. A la fin de l’année 1999, une dizaine de sociétés ont obtenu un agrément auprès de l’...tat algérien pour exercer des activés de fournisseurs d’accès, mais elles ne sont pas encore en activité.
Fiche technique :
Population : 30,8 millions d’habitants
PIB par habitant et par an : 4 792 dollars
Population urbaine : 59,2 %
Fournisseurs d’accès à Internet : 3
Internautes : environ 20 000
L’Algérie est en train d’ouvrir la gestion de ses accès Internet à des fournisseurs d’accès privés et non nationaux. En 2000, très peu de foyers étaient reliés au Réseau, l’écrasante majorité des connexions des particuliers s’effectuant à partir de cybercafés. Il en existe près de 350 en Algérie, dont 150 à Alger. Il suffit d’un simple enregistrement au registre du commerce pour en ouvrir un. Jusqu’en octobre 2000, ils étaient considérés comme des fournisseurs d’accès à Internet, donc soumis à une série d’autorisations limitant leur développement.
Cerist (Centre de recherche et d’information scientifique)
http://www.cerist.dz/
GECOS (General Computing System)
http://www.gecos.net/
Algéria-interface
http://www.algeria-interface.com/
Pour acheter le rapport Les Ennemis d’Internet sur 00h00.com:
http://www.00h00.com/direct.cfm?tit...