Eidos, l’éditeur de jeux britannique (notamment géniteur de la mythique Lara Croft), est à court d’argent. Son président, Ian Livingstone, a annoncé, lundi 26 juin, un déficit de 26,8 millions de livres (280 millions de francs) alors que l’année dernière la société affichait des bénéfices de 39,2 millions de livres (410 millions de francs). Dans le même temps, le chiffre d’affaires est tombé de 226 millions de livres à 194,8 millions. Dans ce contexte, le boss de Eidos a officiellement annoncé qu’il était à la recherche de "partenaires". La question est donc aujourd’hui : qui va manger Eidos ? Au menu des rumeurs, les noms de trois grands circulent déjà : Infogrames, Microsoft ou Havas interactive. Qu’en est-il vraiment ? "Rien à déclarer", répond-on chez Eidos, qui ignore encore à quelle sauce il va être croqué.
Qui va adopter Lara ?
Du côté des investisseurs potentiels, le secret est aussi de rigueur, et le démenti à la mode. Havas se déclare "absolument pas intéressé par le rachat d’Eidos", tout comme Ubi Soft qui dément tout intérêt pour la société. Thierry Chabrol, directeur de la division grand public de Microsoft France, affirme n’avoir eu "aucune information quant à un éventuel rachat". Même son de cloche chez Infogrames, qui a pourtant levé plus de 2,5 milliards de francs récemment : "l’information selon laquelle nous serions en négociations avec Eidos est totalement fausse. Nous nous intéressons au dossier parce que nous étudions toutes les opportunités". En outre, Infogrames est encore en train de digérer le récent rachat - il y a trois mois - de GT interactive...
Pourtant, Eidos n’est pas si inintéressant que les uns et les autres veulent bien le dire : la société est certes dans le rouge, mais ses activités sont très diversifiées, sa notoriété est internationale grâce à une égérie guerrière, et elle dispose d’une trentaine de développeurs. Autant d’atouts qui ne seraient pas négligeables s’ils tombaient dans l’escarcelle d’un pro du jeu vidéo. Qui va donc adopter Lara Croft ? Réponse, vraisemblablement, dans les semaines qui viennent.