L’accès au contenu de Paris-SansFil.net a été coupé par l’un de ses fondateurs, Martin Loyer, dans la nuit du 16 au 17 avril. Martin Loyer, qui détient le serveur du site, a agi sans préavis, témoignant ainsi de son désaccord avec les autres membres de Paris-SansFil sur l’avenir de l’association de promotion de l’internet par radio dans la Capitale.
Martin Loyer s’est contenté de justifier son geste a posteriori dans un bref mail transmis aux autres membres de l’association : "Les motifs qui ont motivé la création (...) de Paris-SansFil ne sont plus d’actualité aujourd’hui", y affirme le co-fondateur.
Paris-SansFil réunit une centaine de passionnés du Wifi qui cherchent à favoriser l’implantation à Paris de cette technique de connexion à internet par ondes radios. Active depuis début 2002, Paris-SansFil est une association de fait, dépourvue à ce jour d’existence juridique. Elle a jusqu’ici aidé une demi-douzaine d’immeubles de l’Est parisien à s’interconnecter grâce à des bornes Wifi.
Les activités de Paris-SansFil regroupent le prêt de matériel, le conseil informatique et la mise en relations des personnes intéressées par une technique qui permet de créer à peu de frais de petites communautés numériques locales.
Marché embryonnaire
Le conflit entre Martin Loyer et les autres fondateurs de Paris-SansFil a pris corps le 25 mars dernier, au cours d’une réunion sur un prochain dépôt des statuts de l’association. Thomas Papiernik, l’un des membres de Paris-SansFil opposé à Martin Loyer, déclare : "Martin voudrait conserver la haute main sur l’avenir de l’association et a du mal à accepter le débat."
Deux logiques s’opposent au sein de l’association. La première, non-marchande, vise à ce que Paris-SansFil continue à favoriser l’éclosion de petits réseaux communautaires. L’autre logique, qui semble être celle qui motive Martin Loyer, vise à participer au développement d’une activité de fournisseur d’accès payant à des bornes Wifi, baptisées "hot spots".
Un spécialiste de ce marché embryonnaire remarque : "Le problème, c’est que le Wifi ne représente en France qu’une très faible activité commerciale, accaparée par les collectivités locales et les grosses sociétés de télécommunications." Ce gérant d’une société d’accès à internet ajoute : "Du coup, les informaticiens indépendants qui s’intéressent depuis deux ans au Wifi dans l’espoir de faire du business se sentent dépités." Une déception, qui, d’après Thomas Papiernik, pourrait expliquer l’attitude de Martin Loyer.
Contacté par Transfert, Martin Loyer n’avait pas répondu à nos questions à l’heure où nous mettions cet article en ligne.
Depuis la suspension par Loyer de Paris-SansFil.net, les autres membres de l’association ont acheté le nom de domaine Paris-SansFil.info. Ils ont fait migrer une partie de l’ancien contenu du site sur cette nouvelle adresse, pour continuer à faire exister l’association.
L’ancienne version de Paris-SansFil:
http://www.paris-sansfil.net
La nouvelle version de Paris-SansFil:
http://www.paris-sansfil.info