Lorrie Cranor est l’une des responsables du projet d’hébergement anonyme Publius, développé dans les laboratoires du groupe américain AT&T. Résistant à la censure et aux attaques de hackers, ce projet est l’un des espoirs des hébergeurs alternatifs. Précision : elle ne répond aux questions qu’en présence du responsable des relations extérieures d’AT&T.
Lorrie CranorDR |
Publius est en phase de test depuis le 27 juillet 2000, quelles vont être ses applications ?
Nous ne pouvons rien dire avant d’avoir les résultats finaux des tests. Nous sommes pour l’instant d’accord sur quelques points : Publius est un instrument anti-censure qui permet également d’assurer un hébergement robuste, sécurisé, même contre les attaques de Dos (interruption de service par une avalanche de requêtes sur un serveur). Tout le code du programme actuellement en test est téléchargeable gratuitement sur le site. Mais il ne peut être utilisé gratuitement à des fins commerciales. Il n’est totalement libre que pour les projets à but non lucratif. La phase de tests se passe bien, nous avons déjà reçu des suggestions qui permettront certaines améliorations.
Avez-vous des liens avec des associations combattant la censure ?
Oui, surtout à travers le réseau de 40 volontaires qui participe à la phase de tests : le Center for democracy and technology, les Cypherpunks (voir interview), le projet universitaire Free Haven... Beaucoup de ceux qui hébergent un serveur Publius à titre personnel font partie d’organisations ayant un lien avec la défense de la liberté d’expression.
Comment une ingénieur employée chez AT&T s’est-elle retrouvée à travailler sur un projet comme Publius ?
Je travaille pour AT&T depuis quatre ans. Je collabore à Publius depuis le début, fin 1999.