Psion jette l’éponge vers le grand public. Un gâchis européen.
J’ai été un accroc du Psion 3a. Ceux qui ont utilisé cette petite machine me comprennent. Elle était compacte, avec un clavier (sur lequel on pouvait écrire, debout, avec les pouces...), fonctionnait avec des piles avec une autonomie incroyable : de deux à trois mois avec deux piles bâtons. Un bonheur. En reportage, je ne partais qu’avec cela, que je pouvais connecter via un petit modem, pour envoyer mes articles au journal. Le Psion 3a était solide, fiable, pratique, et tenait dans la poche arrière du jean.
La marque anglaise semblait partie pour conquérir le monde. Ses autres produits, le Psion 5 et le Revo, sont aussi de bons produits, et leurs utilisateurs peuvent en témoigner. Et pourtant... Psion vient d’annoncer qu’il arrêtait de développer des produits grand public. Terminé. Finish. Over.
Il a fallu deux lames de fond pour faire tomber Psion. La première fut lancée par le Palm, évidemment. La réponse de Psion fut le Revo, ce qui n’a rien à voir. Une machine à clavier, certes jolie et bien réussie, mais accessoirement sans rétro éclairage, ce qui était très con, et aussi cher qu’un Palm. Puis il y a eu l’arrivée des Pocket PC de Microsoft (avec HP, et surtout Compaq). Cher, mais performant et funky : couleur, son, vidéo...
Passé en une année de 19 à 9% du marché européen, Psion a décidé d’abandonner ce marché où la guerre des prix va faire rage. Il n’y a donc plus d’acteur européen sur le marché du PDA grand public. Et c’est un vrai gâchis. Que l’on peut comprendre, peut-être, par l’incapacité de Psion à toucher le marché américain. Quand la marque anglaise était, de loin, le leader en Europe, il était presque impossible de la trouver aux Etats-Unis. Les Circuit City, Staples et autres Good Guys, chaînes de magasins où s’équipe le grand public US, ne proposaient pas de Psion. Et Palm a déboulé dans un désert.
Je vais donc religieusement garder mon Psion 3a. En sachant que, s’il tombe en panne, je devrais le mettre au musée. Dommage.