Tentatives de fraude, données incomplètes ou erronées : le recensement des criminels sexuels au Texas ne va pas sans difficultés. La base de données est pourtant un grand succès public...
Les bases de données policières ne sont décidément pas au point. Après la base d’empreintes digitales du Département américain des véhicules à moteur, dont presque la moitié des infos sont inutilisables, c’est au tour de celle du Texas Department of Public Safety (TDPS) de se faire épingler. Cette base est consultée, chaque mois, par plus d’un million d’internautes. Devant ce succès qui ne tarit pas, le TDPS a même lancé un avertissement à la presse et au public, visant à contrecarrer les tentatives de fraude de petits malins qui cherchent à profiter de l’aubaine. Des "télémarketeurs" se font en effet passer pour des Texas Rangers et autres "State Troopers", chargés de collecter de l’argent, en vue de faire tourner la base de données qui a fait la renommée du TDPS. Il s’agit naturellement d’une pure escroquerie, le service étant financé par les impôts des Texans.
Des empreintes digitales pour 15 dollars
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Mais que contient-elle donc, cette base de données qui attise toutes les convoitises ? Créée en 1999 pour rassurer les Texans, elle recense les noms, prénoms, pseudonymes, ethnie, adresses complètes, condamnations, dangerosité, dates de naissance et de libération de prison, taille, poids, couleur des yeux et des cheveux, pointure et photographies... de
tous ceux qui, au Texas, ont été condamnés pour crime sexuel. Seuls les numéros de téléphone, de sécurité sociale et de permis de conduire semblent absents de cette base de données. Il suffit alors de rentrer un nom ou un code postal, et ce sont des dizaines, parfois des centaines de fiches, qui s’offrent à vous. Et pour 15 dollars, on peut s’y procurer une copie du fichier des empreintes digitales de n’importe lequel de ces fichés.
Données erronées
Les journalistes de News2Houston ont voulu tester la pertinence des informations recensées. Ils ont choisi 10 noms au hasard, se sont rendus chez eux, pour s’apercevoir que certaines adresses étaient faussées ou incomplètes, que d’autres n’existaient tout simplement pas. Les policiers chargés de gérer la base de données ne s’en cachent d’ailleurs pas : le site web précise ainsi qu’il ne saurait être tenu pour responsable de la présence d’informations erronées et détaille, dès l’entrée, les multiples raisons pour lesquelles les informations délivrées pourraient être erronées, incomplètes ou incorrectes. Le TDPS n’est pas, en effet, responsable de la collecte des données - c’est du ressort des shérifs et des tribunaux -, mais seulement de leur mise à disposition. Ainsi, il invite énergiquement tous ceux qui voudraient se servir dans ses fichiers à vérifier la pertinence des informations disponibles et donne même une adresse (postale) pour permettre à ceux qui voudraient corriger d’en faire état auprès des personnes autorisées. Le TDPS tente enfin de développer un nouveau système qui devrait permettre à tout shérif de corriger lui-même les informations à diffuser. De leur côté, lesdits shérifs, chargés de mettre à jour la base de données, se plaignent de ne pas avoir assez d’argent pour travailler correctement. Ils n’en ont pas moins décidé de créer... leur propre base de données.