Dons en ligne, informations mises à jour régulièrement, forums : le site de la Croix-Rouge française est un véritable relais à l’activité sur le terrain de l’association humanitaire. Après le séisme qui a tué des dizaines de milliers de personnes en Inde, la Croix-Rouge a recueilli davantage de dons en ligne que par la voix classique. La webmestre, Agnès Lesage, explique comment le Web est devenu un outil spécifique dans la gestion de crise comme celle du séisme en Inde.
Comment avez-vous réagi en apprenant le séisme en Inde ?
Agnès LesageDR |
Malheureusement, nous étions un peu rodés à ce type de catastrophe : le 13 janvier, des milliers de personnes ont été ensevelies au Salvador. Dans ces cas-là, il faut rapidement monter des partenariats avec d’autres sites, populaires chez les internautes pour les faire venir chez nous. Par exemple, des sites comme celui des éditions Atlas ou de la chaîne La Cinquième, ont relayé notre action. Par des espaces d’annonces, par des flashs d’informations. Mais le système n’est pas encore au point, nous sommes encore dans l’urgence. À terme, nous voulons monter un véritable réseau de crise, pour réagir le plus rapidement et le plus efficacement possible.
Comment Internet vous aide-t-il dans la gestion de crise ?
Notre objectif est double : informer et faire un appel aux dons. Les médias traditionnels ont bien couvert la catastrophe les premiers jours et des dons spontanés sont très vite arrivés. Quelques jours après, l’intérêt médiatique est retombé. Internet permet d’assurer la continuité de l’information. Et donc de booster les dons. Par exemple, le site voila.fr a mis un dossier en ligne, il y a une semaine : les dons ont été multipliés par dix, les jours où le dossier était mis en valeur sur leur site. Une semaine après le séisme, nous avons reçu plus de dons en ligne qu’off line, soit 35 000 F sur les 60 000 reçus.
Quels services spécifiques avez-vous mis en ligne ?
Par manque de temps, pas grand-chose. Pour le Salvador, nous avions mis en ligne un forum où l’un de nos correspondants sur place répondait aux questions des internautes. Quand l’Inde a été touchée par le séisme, les internautes se sont approprié l’outil. Dès le samedi, ils ont pris d’assaut le forum pour s’exprimer sur la situation en Inde. On y trouvait des témoignages, des réactions mais aussi des questions de gens très inquiets qui avaient des amis ou de la famille partis en vacances en Inde.
Vous n’avez pas mis en place sur votre site de système de recherche des personnes disparues, vous ne parlez pas non plus de ceux qui existent déjà. Pourquoi ?
En effet, nous avons été débordés. Donc nous n’avons pas encore mis en ligne de formulaires ou de forums permettant la recherche de disparus. Nous l’avions fait pour le Salvador et nous réfléchissons pour l’Inde à comment le formaliser. Mais, qu’on ne se méprenne pas, ce service existe de toute façon, off line. Pour ce qui est des sites indiens de recherches de personnes, nous avons choisi de ne pas en faire écho, par méconnaissance de leur mode de fonctionnement. Nous ne sommes pas un site d’informations, nous devons donc faire attention à ne pas cautionner des sites méconnus de nos services. La recherche de disparus s’effectue selon une éthique et une méthodologie précise. Il ne faut pas, par exemple, que cela serve aux autorités pour retrouver des dissidents. Mais, je suis de très prés ce qui se fait. Un des fournisseurs d’accès a ainsi fourni une adresse mail à chaque ville touchée par le tremblement de terre. Je trouve que c’est une très bonne idée. Mais cela fonctionne aussi parce que l’Inde est un pays très connecté.