Une équipe de scientifiques américains a mis au point un nouveau plastique capable de se réparer automatiquement. De la peau artificielle aux missions spatiales, les applications s’annoncent nombreuses.
Le plastique est-il un matériau d’avenir ? Oui semble croire l’équipe du professeur White, de l’Université de Delaware (Etats-Unis), qui a mis au point, et partiellement testé, un polymère capable de compenser sa propre usure et de se réparer en cas de fissure ou d’éraflure. Ce tour de force part d’un idée relativement simple (voir animation ci-dessous) : l’intégration dans le plastique de capsules remplies d’une part d’agents de renforcement (fibres de carbone, haschisch ou Kevlar), et d’autre part d’une résine (ester de vinyle ou époxyde). Lorsque le plastique est abîmé, les capsules éclatent, libérant ainsi les agents de renforcement et la résine. Ceux-ci colmatent les brèches et réparent alors le matériau endommagé en se polymérisant au contact d’un catalyseur incorporé au plastique.
Un principe applicable au verre et la céramique
Voilà pour le principe. Mais dans les faits, la théorie n’est pas si facile à appliquer. Le professeur White et son équipe ont voulu concevoir un polymère qui, tout en se réparant, gardait des propriétés d’origine (rigidité, résistance...). Objectif pas encore atteint, puisque les tests ont montré que le plastique auto-réparé ne retrouve, pour le moment, que 75 % de sa solidité originelle. Cette découverte pourrait néanmoins trouver des débouchés dans de nombreux domaines, comme l’aérospatial et plus généralement dans tous les secteurs où la dégradation des matériaux est difficilement détectable et la réparation presque impossible. Le professeur White a également annoncé que ses recherches devraient rapidement s’appliquer au verre et à la céramique. Son équipe ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : les chercheurs pensent déjà à étendre ce procédé, inspiré de la cicatrisation humaine, à la peau artificielle.
Le principe