Un médecin britannique prétend détenir les preuves qu’en cas de mort clinique, déclarée lorsque le cerveau ne produit plus aucune activité, la conscience fonctionne encore.
Et si, une fois mort, on continuait à penser ? Sam Parnia, chercheur et médecin à l’hôpital général de Southampton (Grande-Bretagne), tente de le prouver. Il a exposé ses arguments lors d’une conférence qui s’est tenue le 21 juin au California Institute of Technology (USA). Ses conclusions s’appuient sur une étude clinique menée auprès de 69 personnes victimes de crises cardiaques. Il s’agissait de sujets qui, après avoir été déclarés cliniquement morts parce que leur cerveau ne fonctionnait plus, sont revenus à la vie.
Communiquer avec les morts
Le chercheur britannique affirme que sur l’ensemble des patients interrogés, sept prétendent avoir des souvenirs précis qui datent de la période pendant laquelle leur cerveau ne fonctionnait plus. Quatre d’entre eux se souviennent notamment d’avoir pensé, raisonné et d’avoir ressenti des sentiments de joie, de paix et d’harmonie. Certains affirment aussi avoir communiqué avec des personnes décédées qu’elles connaissaient. Pour Sam Pernia, "ces résultats tendent à prouver que la conscience peut survivre en cas de mort cérébrale. Ces preuves suggèrent que l’esprit ou la conscience sont sans doute séparés du cerveau et que le cerveau agit comme un intermédiaire qui exprime la pensée plutôt qu’il ne la produit". Lors de sa conférence, le médecin ne s’est pas contenté d’exposer ses résultats. Il a aussi répondu à ses détracteurs. Dans un article publié cette semaine par le magazine en ligne Cosmiverse, on apprend notamment que les sujets de l’étude n’ont reçu ni oxygène ni aucune substance susceptible de provoquer ce type d’hallucinations. Sam Parnia a également tenu à préciser que, contrairement à ce que prétendent ses détracteurs, ces souvenirs ne correspondent pas au moment exact où les sujets ont perdu ou retrouvé leurs fonctions cérébrales. "En cas de crise cardiaque, les dommages sur le cerveau sont tellement graves qu’ils bloquent complètement son fonctionnement, explique Sam Pernia dans l’article de Cosmiverse. On doit donc s’attendre à une profonde perte de mémoire avant et après l’accident."
J’étais si bien...
De la part d’amateurs de substances hallucinogènes ou de catholiques fervents, de tels témoignages sur la "mort imminente" (en anglais NDEs, near-death experience) prêtent à sourire. Mais lorsqu’ils correspondent à des études scientifiques, ils deviennent plus troublants. Sam Pernia éprouve pourtant quelques difficultés à faire passer son message. Il a d’ailleurs créé une fondation destinée à poursuivre ses recherches et à financer ses déplacements lors de congrès ou de conférences. "Malheureusement, il y a beaucoup de préjugés sur ce sujet dans la communauté scientifique, nous a-t-il déclaré. Comme dans tous les domaines qui remettent fermement en cause des systèmes de croyances établis."
The California Institute of Technology:
http://www.caltech.edu/
La fondation de Sam Parnia
http://www.horizon-research.co.uk
Le communiqué sur le site de l’Université de Southampton:
http://www.soton.ac.uk/~pubaffrs/01...
L’article de Cosmiverse:
http://www.cosmiverse.com/science07...