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27/09/2000 • 00h00

Paul Mobbs : ”Donnez-nous des droits électroniques !

 
Ce consultant anglais spécialisé dans l’environnement et l’informatique est webmaster de plusieurs sites militants (Genetix Snowball, Friends of Cardigan Bay, Free Range Network). Avec cinq autres ingénieurs, il a fondé les Electrohippies, un collectif qui prône la désobéissance civile électronique et se définit comme une boîte à outils d’action directe pour les militants.
Retour au sommaire :" Vive la dissidence !"

Paul Mobbs - Oui, mais nous pensons que les campagnes contre la Terrorism Bill, si elles sont dirigées contre le Parlement britannique, sont une perte de temps. Il vaut mieux attendre qu’il y ait de vraies poursuites au nom de cette loi. La Convention européenne des droits de l’homme, signée en 1998, ne deviendra effective en Angleterre qu’en octobre 2000. Si une loi nationale est en désaccord avec cette Convention, elle est renvoyée devant le Parlement. Le meilleur moyen de la combattre est donc de provoquer des poursuites. Certains acteurs du milieu ont parlé de quitter le pays. Je pense que la fuite ne sert à rien. Deux des programmeurs les plus importants des Electrohippies sont en Angleterre et on peut de toute façon se faire attaquer au nom de la Terrorism Bill, même si une action est lancée depuis un autre pays. Si Nelson Mandela avait été en Angleterre comme dans les années 50, il aurait pu être arrêté. Au fond, je ne pense pas que la Terrorism Bill donnera lieu à une grande vague d’attaques en justice. Cette loi permet plutôt de justifier des investigations intrusives. Nous ne sommes pas inquiets pour nous-mêmes mais plutôt pour des groupes comme le collectif pro-squat Reclaim the Streets ou les militants anti-OGM de Genetix Snowball. En tant que webmaster du site de ces derniers, j’ai déjà reçu des injonctions des groupes Monsanto et Agrevo (Aventis en Angleterre, NDLR). Les médias disent que les lois vont permettre de " policer " Internet. C’est faux. Les actions que nous menons sont l’archétype même de la " pression publique " et de la "perturbation des réseaux " que la Terrorism Bill dit vouloir combattre.

Vous prônez en effet la désobéissance civile électronique et avez fait fermer le site de l’OMC lors du sommet de Seattle...

Les attaques DDoS (" distributed denial of service " : les internautes sollicitent des milliers de visites sur un site cible. Si le nombre est trop grand, le serveur ferme temporairement, NDLR) sont difficiles à réaliser et ne trouvent leur légitimité que dans le très grand nombre d’internautes qui y participent. Par exemple, pour l’action contre l’OMC, plus de 450 000 personnes se sont connectées entre le 30 novembre et le 3 décembre 1999. Aujourd’hui, nous ne parlons plus d’attaques DDoS, nous préférons dire " Clap-o-meter ", une sorte d’applaudimètre contestataire. Le but n’est pas de fermer le site mais de montrer aux entreprises visées le nombre de protestataires qui accèdent à leur site. C’est comme ça qu’on se fait entendre. De plus, nous annonçons toujours notre action à l’avance. La préparation se fait par une série de listes de diffusion qui répandent l’info sur le Réseau.

Qu’avez-vous fait depuis Seattle ?

Nous avons participé à des actions plus petites. Nous sommes également allés à la série de conférences " La Résistance est fertile " en avril 2000. Nous avons expliqué et mis en place ce qu’on appelle un " site distribué ". Le site de la conférence a volontairement été copié sur des sites miroirs. Il y en avait entre 500 et 1000, mais cela pourrait être bien plus. Chaque personne qui clique sur le lien est envoyée au hasard sur l’un des sites identiques. Cela permet à des sites militants d’avoir une capacité d’accueil bien plus grande. Il y a deux buts : permettre à des petites organisations de mener des actions de grande envergure et protéger le site contre les tentatives de piratage.

Avez-vous fait l’objet d’attaques de ce type ?

Oui, deux fois, depuis que nous sommes hébergés chez GreenNet, des entreprises ont essayé de fermer notre site. Il y a deux ans, toutes nos données ont été détruites, ce qui ne ressemblait pas du tout à une attaque de piratage normale. Il faut savoir que les entreprises font appel à des pirates pour agir directement contre leurs ennemis. Le " corporate hacking " est très en vogue.

Collaborez-vous avec des organisations militantes en particulier ? L’Association for Progressive Communications (APC), une fédération internationale d’hébergeurs alternatifs, nous a demandé de faire une version spéciale de notre outil de lobbying par e-mail. C’est une version test qui sera disponible pour les militants de l’APC. Grâce à cet outil, ils pourront générer une page qui permet de composer des e-mails pour leurs campagnes propres et de les envoyer facilement et à grande échelle vers les entreprises ciblées. L’outil est prêt mais pas encore lancé. Ce projet n’ayant aucun fonds, nous vérifions en ce moment avec l’APC les éventuelles implications juridiques. L’idée est d’en faire une sorte d’immense argumentaire militant qui circule sur le Réseau.

Vos actions, notamment les attaques DDoS, ont soulevé beaucoup de critiques dans le milieu...

Beaucoup de hackers nous reprochent de faire de la " technorévérence ", d’attacher trop d’importance aux outils. Pourtant, quand la technologie radio C.B. a été inventée, on s’en servait pour parler. Puis les militants de Greenpeace l’ont détournée pour traquer les convois radioactifs. C’est la même chose. Les critiques émanent principalement de deux grandes catégories. Les gens comme le Cult of the Dead Cow (gros collectif américain de hackers, NDLR). Ils n’aiment pas que nous avancions sur le terrain de l’hacktivisme (fusion de " hacking " et " activisme ", de piratage et de politique) et trouvent notre approche trop politique. Mais ce différend s’est réglé par des échanges de mails que j’ai eus avec leur porte-parole, Oxblood Ruffin. Le deuxième groupe réunit les gouvernements et les entreprises. Ils pensent qu’il est difficile de maîtriser une grève dans le monde physique mais se croient immunisés sur Internet. Ce n’est pas vrai !

Ne croyez-vous pas qu’au jeu de " Qui maîtrise le mieux la technologie ? ", les entreprises soient plus fortes sur le long terme ?

Ce n’est pas possible. Nous avons tous les mêmes logiciels. Nous sommes sur le même terrain de jeu, tout ce qui change, c’est la régulation par l’...tat. Et cet arbitre est partial, parce que pour lui, l’e-commerce est sacro-saint. Je ne suis pas un libertaire extrême, mais la régulation ne peut se baser que sur des droits, pas sur des restrictions. Donnez-nous des droits électroniques avant toute chose. Le seul problème est que les Etats-Unis ont des standards bien plus bas que les nôtres en la matière...

Pensez-vous qu’il y a plus ou moins de liberté depuis l’apparition du Web ?

Plus, absolument ! Les coûts de l’expression individuelle sont beaucoup plus bas qu’avant et l’accès aux médias est bien meilleur. Il y a même plus de liberté sur le Web qu’en 1989. Tout était basé sur le texte et le transfert de fichiers, tout était très lent. On ne pouvait pas faire grand chose et il n’y avait quasiment personne sur le Réseau. Le monde réel est dominé par les entreprises, alors que le monde virtuel est occupé par les entreprises et les militants. Et cela va aller en s’améliorant. Le webcasting, par exemple, va défier les medias centralisés. Même Napster n’est qu’un essai d’écolier. De plus, il n’y a pas encore beaucoup de personnes connectées mais dans cinq ou dix ans, le Web sera beaucoup moins technique et bien plus direct. L’e-activisme va naturellement naître.

 
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