Inventeur du pastillage, Yves Yacoël exposera son travail de pixels grossis lors des Rendez-vous électroniques, du 6 au 18 septembre.
Depuis plus de 15 ans, Yves Yacoël explore l’univers de la gommette autocollante. À l’origine de sa démarche, une constatation avant-gardiste : en 1984, avec l’apparition progressive des ordinateurs, Yves Yacoël réalise que l’art traditionnel va tendre à être supplanté par l’art numérique. Et c’est en matière de pied de nez aux (nouvelles) technologies de l’époque, qu’il abandonne pinceaux et crayons, non pas au profit d’une souris, mais pour des pastilles rondes, carrées ou rectangulaires. Graveur sur bois, styliste et plasticien à l’origine, Yves Yacoël a compris avant beaucoup d’autres l’esthétique du pixel grossi.
Pastilleur fou
Avec ses pastilles, Yves Yacoël compose des mosaïques, dans lesquelles il intègre fourmis, mutants ou martiens qui semblent tirés tout droit du jeu vidéo mythique Space Invaders. Malgré la forte ressemblance entre ses créations et les extra-terrestres de ce jeu vidéo, Yves Yacoël confesse n’avoir jamais joué sur ordinateur, étant peu doué pour l’informatique. Ses premiers pastillages, il les réalise en 1985 sur les corps de danseurs, puis sur des vêtements. Avec le temps, il s’intéresse à d’autres supports. En avril dernier, il recouvrait les façades du théâtre de l’Odéon de grandes bâches pastillées de ses créatures. Les arbres parisiens se voyaient, au même moment, décorés de "feuilles électroniques", également pixelisées, imitations de vraies feuilles, mais réalisées en vynil. Autre création, sa mascotte, Exylt (prononcez "exit"), l’accompagne partout, de Paris à San Fransisco. Ce pantin de bois, lui aussi composé de pixels, articulé par des charnières et recouvert de toile de jean, sera à l’honneur lors des Rendez-vous électroniques.
Rendez-vous en septembre
Le festival des Rendez-vous électroniques mobilisera, pendant dix jours, du 6 au 16 septembre, la plupart des lieux en relation avec la culture électronique, présentant un éventail le plus large possible de la création autour des arts électroniques. Musique (DJs, concerts), arts plastiques, multimédia, cinéma et danse seront tous représentés. Débats et conférences seront également au programme, au centre Georges Pompidou et à la BNF. Organisée à l’initiative de l’association Technopol, la quatrième édition de ce festival ambitionne de proposer des manifestations culturelles dans toute la France.