Pour annoncer le lancement de la GameCube, sa nouvelle console de
jeu, le 3 mai 2002 en Europe, Nintendo organisait une conférence de
presse au Milia.
Au Milia, Nintendo a décidé d’être bien visible pour promouvoir la
dernière-née de ses consoles, annoncée en Europe le 3 mai 2002.
Son stand, qui compte parmi les plus grands du salon, abrite une dizaine
de GameCube : des machines à disposition pour tester les différents jeux qui
accompagneront la console dès sa sortie. Son emplacement, juste à la
sortie de l’espace réservé à la presse, ne laisse pas de doute sur les
intentions de Nintendo : séduire les journalistes pour qu’ils contribuent à
faire croître l’attente du grand public. La conférence de presse, organisée
mardi 5 février 2002 à midi, a fait salle comble, avec une centaine de
représentants de la presse nationale et internationale, économique ou
spécialisée sur les jeux vidéos.
Aucune information particulièrement nouvelle n’y a pourtant été dévoilée.
Le 28 janvier, une conférence diffusée exclusivement sur Internet et "
suivie par plus de 40 000 personnes " avait déjà annoncé la date de
lancement (3 mai 2002) de la GameCube en Europe, ainsi que la
disponibilité immédiate de vingt jeux. Mais David Gosen, directeur
général de Nintendo en Europe, en a profité pour vanter les excellents
résultats de sa société en 2001 : "depuis le lancement de la GameCube
en septembre dernier et aux Etats-Unis en novembre, nous avons déjà
vendu 2,7 millions d’unités". Et il a bien sûr rappelé les caractéristiques
de la console. "GameCube est la seule console intégralement dédiée
au jeu vidéo", s’enorgueillit David Gosen. Une manière de présenter
sous un jour favorable l’absence de lecteur de DVD, contrairement aux
deux grandes concurrentes, la PlayStation 2 de Sony et la XBox de
Microsoft !
Autre différence de taille, la GameCube , ne mise pas sur le
jeu en ligne. "Avant que le jeu en ligne ne devienne un marché de
masse, il faut attendre que le haut débit se répande. Nous suivons avec
intérêt ce créneau, comme tout le monde, mais nous ne nous y lancerons
que lorsqu’un business model rentable sera envisageable", explique
David Gloser. Selon lui, cette stratégie d’attente et de concentration sur le
jeu vidéo exclusivement permet d’éviter des "goulots d’étranglement
technologiques" et de proposer un prix (aux alentours de 249 euros, soit
1 650 francs) "inférieur de moitié à celui de la XBox et de 50 euros à la
PS2". C’est sans compter le prix des accessoires, comme la carte
mémoire, le câble RGB (pour une meilleur qualité d’image), la manette
sans fil ou encore les extensions prévues pour se raccorder à Internet par
un modem ou par le câble. Et pour l’heure, Nintendo n’a encore fait
aucune annonce sur leurs prix, ni même sur la date de sortie de certains
de ces accessoires.
Pour incruster sa GameCube dans les salons des Européens, Nintendo
compte se donner les moyens, avec un budget marketing de 100 millions
d’euros. Rien qu’en France, le budget prévisionnel pour la campagne de
lancement est de 20 millions d’euros, investis dans une combinaison de
spots télévisés, d’annonces dans la presse magazine et de bornes de
test en libre accès dans les grands magasins avant même la sortie
officielle de la console. Le 3 mai 2002, Nintendo mettra dans les rayons
des revendeurs 500 000 exemplaires de sa GameCube, qu’elle espère
compléter rapidement par une autre livraison de 500 000 unités. Les jeux,
vendus eux aux alentours de 60 euros (près de 400 francs), devraient
rapidement passer de vingt à une cinquantaine de titres disponibles.
Grâce à cette offensive marketing d’envergure, Nintendo rêve de
dépasser les performances de son concurrent Sony, dont la Playstation 2
s’est vendue à plus d’un million d’exemplaires en France depuis sa sortie en
novembre 2000.