" Pssst ". L’accroche sonne comme une invitation. À quoi ? À prêter une oreille attentive à ce qui va nous être révélé : bruits de couloirs, petits et gros secrets... Pssst est un site de journalisme open source, c’est-à-dire où les articles sont écrits, relus, et commentés par les internautes eux-mêmes. Pssst a été lancé à l’été 1999 : à l’origine, il s’agissait de dire tout haut ce que le petit " milieu " de l’Internet québécois pensait tout bas. Vaste programme.
Comment devient-on contributeur à Pssst ?
Nous avons choisi de ne pas ouvrir notre site au premier venu. Pour qu’un internaute écrive sur Pssst, il doit nous dire quelle est sa profession, ce qu’il pense apporter et un ou deux exemples de ce qu’il écrirait. Mais ensuite, nous lui faisons confiance et nous le laissons écrire tout ce qu’il veut.
Il y a donc une sélection ?
Oui, mais nous n’excluons aucune profession. Même si les contributeurs appartiennent tous plus ou moins au " petit monde " des nouvelles technologies québécois : attaché politiques, informaticiens et surtout une quinzaine de journalistes.
Pourquoi les journalistes viennent écrire chez vous plutôt que dans leurs propres journaux ?
Parce que chez nous ils peuvent échapper aux pressions du milieu informatique. Ils voudraient balancer sur tel ou tel logiciel ou telle ou telle entreprise, mais les contrats publicitaires les en empêchent. Alors, sur Pssst, ils se créent un personnage et dévoilent anonymement tous les rouages cachés du système. Nous nous voulons iconoclastes, c’est-à-dire que nous ne craignons pas de remettre en cause ce que la société idolâtre, de faire des remarques dérangeantes. Mais nos colonnes ne sont pas des tribunes éditoriales. Ce qui compte dans les contributions, c’est le lien hypertexte.
Vous vous sentez journalistes ?
Nous n’avons pas la prétention de remplacer la presse institutionnelle. Mais nous sentons que Pssst fait un travail de " recherchiste " pour les journalistes. Autrement dit, nous constituons des dossiers à partir de nouvelles cachées, qui aident plusieurs chroniqueurs de la presse traditionnelle. Tout ce que nous voulons, c’est produire un outil qui permette de développer un esprit critique. Si on n’accepte pas de se remettre en question, on ne construit rien de solide.