Napster a promis, devant la cour de San Francisco, de bloquer l’accès à un million de morceaux. Une manière d’échapper à la fermeture avant de passer à une solution payante, cet été.
On se demandait par quelle parade Napster s’en sortirait cette fois : très sérieusement menacé de fermeture par la juge fédérale Marylin Hall Patel, il devait vendredi 2 mars à San Francisco, faire montre de sa bonne volonté à l’égard de la Recording Industry Association of America (RIAA). Les géants du disque, qui poursuivent le plus célèbre site d’échange de fichiers musicaux depuis décembre 1999 pour violation de copyright ont donc marqué un point : l’avocat de Napster, David Boies, a promis devant la juge Patel de bloquer l’accès à un million de morceaux d’ici le week-end. Comment ? En installant des solutions de filtrage sur son réseau. Du coup, la juge fédérale n’a rendu aucune décision. Ce qui est de bon augure pour Napster, car c’est elle qui avait condamné Napster à la fermeture le 26 juillet 2000.
Compromis tenable
La stratégie du filtrage est plutôt futée, car elle répond aux attentes de la Cour d’appel de San Francisco, devant laquelle Napster a comparu, quelques semaines après sa fermeture. On se souvient que les trois juges d’appel, plus indulgents, avaient réouvert le site, mais estimé que Napster violait effectivement le copyright. Il fallait donc que le site de Redwood City trouvât une solution pour empêcher ce méfait, mais sans cesser son activité. Un véritable casse-tête, car les échanges de fichiers MP3 sur Napster sont intrinsèquement illégaux, au regard de la loi américaine. Le filtrage apparaît donc comme une solution de compromis tenable, en attendant le mois de juillet, où Napster devrait devenir payant et donc, respectueux du droit d’auteur.
Les plus gros s’en sortent
La RIAA de son côté a très bien compris ce qu’elle avait à faire. Elle a déjà dressé une liste de plus de 5600 chansons dont elle exige qu’elles soient filtrées. Lesquelles ? Celles des plus grosses ventes de disque, bien sûr, les Britney Spears, Metallica et autres Eminem. On le voit, l’industrie musicale sait défendre, main sur le cœur, le droit de tous les artistes. Mais elle met plus d’ardeur à en défendre certains...