Anticipant l’application des directives européennes sur les déchets électriques et électroniques (DEEE), l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), des constructeurs et des distributeurs se sont associés à une expérience grandeur nature menée depuis juillet 2002 avec la Communauté urbaine de Nantes.
Déchets en attente de traitement (DR)
Il s’agit de tester, sur un territoire et une population représentatifs de la population française et de ses habitudes de consommation, la mise en place d’une filière de ramassage et de recyclage des DEEE. L’organisme Screlec - groupement d’industriels déjà à l’origine de la collecte des piles - pilote l’opération baptisée "Initiative recyclage" et s’appuie notamment sur le savoir-faire de l’entreprise d’insertion Envie 44.
Joysticks usagés et ordis désossés
A un jet de pierre de la Loire, sur la prairie de Mauves, une équipe de quatre personnes oriente les véhicules des particuliers en fonction de la nature de leur chargement. Aux déchets végétaux, cartons, gravats et verre, les agents de la déchetterie principale de Nantes ont ajouté la catégorie DEEE. Quelques mètres carrés d’un parking signalés par un panneau de couleur recueillent les petits appareils domestiques ou le gros électroménager.
Ce matin-là, un réfrigérateur, des manettes de console de jeu vidéo et une carcasse d’ordinateur, en apparence un maigre butin. Mais selon André Alberti, le responsable des lieux, le dispositif permet déjà de récupérer dix à quinze téléviseurs par jour, autant d’appareils qui ne croupiront pas en décharge. "Nous ne les laissons pas s’entasser ici, explique André Alberti. Les déchets sont collectés tous les soirs par l’entreprise Envie 44." Huit mois après la mise en place de l’opération, la déchetterie recueille ainsi 13 tonnes mensuelles de DEEE.
Reprise gratuite du matériel usagé
Outre les points de collecte municipaux, l’expérience met à contribution les distributeurs de matériel électrique et électronique, au total près de soixante-dix marques et une cinquantaine de lieux de vente sur l’agglomération. Ce point est central. Il constitue la matérialisation de la directive européenne imposant non seulement aux collectivités locales mais aussi aux constructeurs, de mettre en place un système de collecte adressé aux particuliers. Dans la pratique, chaque consommateur achetant un appareil électrique ou électronique se voit proposer la reprise gratuite de son ancien matériel équivalent.
Les matériels usagés ainsi collectés sont confiés à des prestataires. Parmi eux, l’entreprise d’insertion par le travail Envie 44 menait déjà ce type d’opération depuis 1993 à Nantes. Ses salariés récupéraient et réparaient des appareils de gros électroménager, pour les revendre en occasion. Ce savoir-faire leur vaut un rôle d’aiguilleur dans le nouveau dispositif. Ils collectent, trient et répertorient les matériels récupérés. "Nous menons également des opérations de pré-traitement, comme l’extraction des fluides des réfrigérateurs", précise Philippe Fieux, le directeur de l’entreprise qui compte 40 salariés.
Chaque élément est ensuite dirigé vers une filière de valorisation ou de recyclage. Si l’expérience, dont le terme a été fixé à juillet 2004, est concluante, le réseau national Envie pourrait devenir une des pièces centrales du recyclage des DEEE en France. Depuis 1993, environnement et insertion ont permis à la moitié des salariés d’Envie 44 de trouver un emploi stable.
Le site de Screlec:
http://www.screlec.fr
La Communauté urbaine de Nantes:
http://www.communaute-urbaine-nante...
Europe: des déchets électroniques en sursis (Transfert.net):
http://transfert.net/a8687