La société Aurora, spécialisée dans les solutions open source, lance une nouvelle version de son logiciel de production de "rich media". Interview de son PDG, Jean-Noël de Galzain.
 Eric Lecluyse - |
Créée en 1999, la société française Aurora prône l’utilisation des logiciels libres en entreprise. Ses deux produits phares, Midgard et SmilMe, destinés respectivement à la gestion de sites web dynamiques et à la production de "rich media" (son, vidéo, images, animations et textes synchronisés), illustrent cette profession de foi. Après un premier tour de table de 10 millions de francs en juin 2000, la société peine, en ces temps difficiles, à boucler son second tour de table. Elle se recentre donc sur son activité de services et compte sur la nouvelle version de SmilMe, prévue en juin 2001, pour booster son activité. Interview de Jean-Noël de Galzain, 29 ans, PDG et fondateur d’Aurora.
Quel est l’intérêt, pour une entreprise, d’adopter des solutions open source ?
Cela leur permet d’avoir une technologie standardisée, mais également plus de souplesse. Midgard, par exemple, est un logiciel libre, distribué en GPL [General Public License]. Les entreprises peuvent donc modifier l’application comme bon leur semble. L’utilisateur n’a plus à se poser la question de la pérennité.
L’utilisation de logiciels libres peut aussi être pénalisante en termes de performances...
Il arrive que des produits open source soient moins pratiques que certaines solutions propriétaires. Pour des bases de données complexes avec beaucoup de requêtes, mySQL est contraignant car il faut entrer de nombreuses lignes de codes. Dans ce cas, les produits Oracle, par exemple, peuvent paraître plus adaptés. Mais en termes de vitesse d’exécution, les solutions open source sont globalement aussi rapides que les solutions propriétaires. J’ai pu le constater moi-même en faisant de nombreux tests.
Le marché du streaming vidéo et audio vous paraît-il assez mûr ?
Il faut être clair : les gens prêts à mettre de la vidéo sur Internet sont encore rares. Ma théorie, c’est que tant qu’on aura des formats propriétaires, signés RealNetworks et Windows notamment, les développeurs, n’ayant pas accès aux sources, ne peuvent pas bien exploiter ces technologies. C’est ce qui bride l’innovation, et c’est pourquoi je défends le MPEG-4 pour la vidéo et le format standardisé SMIL de synchronisation des médias.
Il y a également un problème de débit...
C’est vrai, il n’y a pas de public à haut débit. Et personne n’est prêt à payer, encore moins pour voir sur le Web ce qu’on voit à la télé. La Trash TV sur le Web, Loana et compagnie, ça va un moment. Mais pour la formation ou la présentation de produits, le "rich media" peut apporter beaucoup. Souvenez-vous de certaines scènes des films comme Total Recall ou Starship Troopers : c’est ça, la télé interactive.