Musique : les ventes baissent... pas le business
Les ventes de CD et cassettes reculent de 9,4 % au premier semestre aux ...tats-Unis, selon les majors du disque. Un chiffre à nuancer.
Au secours, les ventes de musique baissent ! Les internautes libertaires saignent la création artistique en piratant massivement la musique sur le Réseau... Tel est le refrain que les majors auraient aimé entonner à l’annonce de la baisse des chiffres de vente de CD et cassettes des maisons de disque aux magasins, clubs de disque et vépécistes pour le premier semestre 2001 : les ventes reculent de 9,4 % par rapport à 2000, à 442,7 millions d’unités. Cette baisse en volume, annoncée par la RIAA, le lobby américain de l’industrie phonographique, doit bien sûr être relativisée. En effet, le chiffre d’affaires des maisons de disque n’a, lui, reculé que de 4,4 %, à 5,922 milliards de dollars. Mieux, les ventes de CD, soit disant directement menacées par la prolifération des graveurs et du MP3, ne chutent que de 5,3 % en volume (398 millions d’unités) et d’un maigre 2,7 % en valeur (5,528 milliards). On comprend que le coup porté par Internet à la musique est en fait principalement... une dégringolade de la cassette, en recul de 42 %.
Arguments flous
Pour justifier ces chiffres d’une clarté toute relative, la RIAA a avancé des arguments un peu flous : "Nos compagnies reconnaissent que les consommateurs cherchent de plus en plus à avoir de la musique sur Internet", a commenté Hilary Rosen, présidente de la RIAA. L’inquiétude de Rosen semble mesurée puisqu’elle constate aussi que "la loyauté des consommateurs au support physique continue de dominer" si bien qu’il y a lieu d’être "confiant dans la capacité de l’industrie à obtenir de bons chiffres de vente au deuxième semestre". En effet, il était dur d’invoquer la menace Napster, réduit au silence depuis début juillet dernier grâce au procès intenté par ces mêmes majors. À la rentrée, les géants du disque vont d’ailleurs lancer leurs service de musique en ligne par abonnement payant, en partenariat avec les mastodontes du Web... À ma droite, MusicNet formé par Bertelsmann, AOL-Time Warner, EMI et Real Networks. À ma gauche Duet, qui regroupe Sony, Vivendi Universal et Microsoft. En résumé, la musique - commerciale - se porte bien.