Près de la moitié des enfants américains estime que le piratage sur la Toile n’est pas une activité illégale. Alarmé, le ministère de la justice américain vient de lancer un grand programme de "cyber-éthique". Avec en prime la première conférence "pour un usage responsable des nouvelles technologies".
Les 7 et 8 octobre, l’université de Marimount en Virginie accueillait "la première conférence sur la cyber-éthique". "Nous avons organisé ces débats car cette question est un enjeu majeur. Pourquoi et comment enseigner aux enfants un usage responsable des nouvelles technologies", explique Cherie A. Geide, consultante en éducation et organisatrice de l’événement. Pendant ces deux jours, une centaine d’éducateurs, d’industriels et de politiques ont réfléchi à un programme d’apprentissage de l’éthique Internet. Une initiative soutenue par le ministère de la Justice qui pilote, en partenariat avec une association d’informatique technologique, un programme baptisé Cybercitizen Partnership. Son ambition : "éduquer enfants et adolescents sur les dangers et conséquences du cyber-crime".
Prêcher la bonne parole
Selon un sondage de Scholastic. Inc, 48 % des enfants américains ne classent pas le piratage Internet parmi les "activités illégales". Il était temps de redresser les esprits et de rappeler que "la loi, c’est la loi", même sur le Net. Et que Napster n’échappe pas à la règle. La question met mal à l’aise Cherie A. Geide : "C’est un point délicat. Mais si un gamin me demande s’il a le droit d’utiliser ce logiciel, je lui répondrai : "Non, pas tout de suite. La question n’a pas encore a été réglée par la loi."" C’est pour prêcher la bonne parole sur ce type de sujets que Cybercitizen Partnership a été lancé. Les 9-12 ans sont clairement visés. "C’est à cet âge qu’un enfant est à la fois capable d’abstraction et de compréhension. C’est donc à cet âge qu’il faut le former à un usage citoyen des nouvelles technologies", analyse Marvin W. Berkowitz, professeur à l’université du Missouri.
Laïus sur les enfants surfeurs
En septembre, un premier outil pour les parents dépassés a été mis en ligne : un site très pédagogique au slogan simple "Surf like a hero, not a zero". Un quizz ouvre la danse. Deux questions : "Votre enfant a-t-il le droit de télécharger sans autorisation de l’auteur ?" puis "Est-il illégal de falsifier un site ou de mettre le nez dans le mail de quelqu’un d’autre ?" Suit un laïus sur les enfants surfeurs, leur difficulté à se repérer sur la Toile et à s’imposer les mêmes règles en ligne que dans la réalité. Marvin W. Berkowitz conclut : "Ils doivent comprendre qu’ils ne sont pas anonymes sur le Net et qu’il peut y avoir, comme dans la vraie vie, des actes nuisibles."