Les avoirs suisses de Roger Moore et de 649 autres artistes étaient librement consultables sur le Web. Une simple erreur de manipulation...
C’est pas moi, c’est l’autre ! Le Crédit Suisse n’en démord pas. Si son site web permettait récemment de consulter les numéros de comptes, virements (dont le montant atteignait jusqu’à 200 000 FF), adresses et noms de 650 vedettes du show-business, dont l’acteur Roger Moore, la responsabilité de la bourde revient à SwissPerform, la société suisse de perception des droits d’auteur. "Direct Net", service de banque via Internet du Crédit Suisse, propose en effet une rubrique test qui offre au client la possibilité de simuler, entre autres, la saisie d’ordres de paiement. Problème : le bouton de test est sur la même page que celui qui permet de se connecter pour de bon. Distrait, l’employé de SwissPerform aurait cliqué sur "Test" au lieu d’entrer son login, son mot de passe et son identifiant, avant de saisir toutes les données des artistes. Deuxième problème : en fin de test, l’utilisateur peut effacer les données qu’il a saisies. S’il ne le fait pas, ces données restent dans l’application et peuvent être librement consultées par la suite. L’employé de SwissPerform, pensant avoir entré les données "pour de vrai", ne les avait bien évidemment pas effacées... les laissant ainsi apparaître en clair pendant une semaine, jusqu’à ce que l’affaire n’arrive aux oreilles d’un journaliste de Blick, un quotidien zurichois.
Excuses tardives
Le Crédit Suisse avance que la sécurité informatique de son service n’est aucunement en cause dans cette affaire. SwissPerform ne dit pas mieux, et a déjà contacté, pour s’excuser, tous ceux de ses sociétaires dont les données se sont trouvées indûment exposées. Contacté par Transfert, le Crédit Suisse, qui a depuis fermé la fonction Test, envisagerait de rajouter un pop up pour bien notifier aux testeurs qu’ils testent, et qu’il ne faut donc pas entrer de véritables données. SwissPerform, pour sa part, lançait récemment une grande campagne d’affichage publicitaire en partenariat avec les autres sociétés suisses de gestion des droits d’auteur, conviant plusieurs artistes, dont Henri Dès, Stephan Eicher ou encore Charles Aznavour, à défendre leurs droits, et leur image, afin de promouvoir une "protection efficace des droits d’auteur"...