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28/09/2000 • 00h00

Mike Slocombe, web designer génial et schizophrène

Les webzines indépendants sont souvent l’œuvre de bénévoles sans business plan qui vendent leur savoir-faire aux grands groupes. L’Anglais Mike Slocombe, 39 ans, est le webmaster de Urban 75, la Rolls des sites militants.


©Richard PAk
Retour au sommaire :" Vive la dissidence !"

Comment êtes-vous venu au Web ?

Par hasard. Il y a 6 ans, j’ai entendu un chant raciste à un match de Cardiff City, mon équipe de foot locale. En réponse, j’ai lancé une BD anti-raciste qui mettait en scène le milieu des supporters. La vie quotidienne de fans d’un club de losers de 3e division n’est pas le truc le plus branché du monde, mais il y a eu un effet de mode, le magazine culte The Face en a parlé... Quand, un an plus tard, le gouvernement Tory mourant a voulu attaquer toutes les minorités avec le Criminal Justice Act, je me suis engagé dans la rave culture pour défendre les gens qui m’étaient proches : homos, noirs, ravers, SDF, squatters... En 95, j’ai fondé Football Fans Against the Criminal Justice Act et les rockers du groupe The Levellers m’ont offert mon premier modem. J’ai monté quelques sites tout en faisant de la photo et en continuant mes études de graphisme près de Brixton, dans l’université où a étudié Syd Barret, l’âme folle du début des Pink Floyd. 2 mois plus tard, on m’a contacté pour faire le site de Snickers Football. C’était mon premier job de webdesign commercial et je n’étais payé que 50 livres-sterling par semaine, mais le site a gagné plusieurs distinctions. Sur le site Snickers Football, il n’y avait pas une seule star. J’avais recyclé toutes mes photos des supporters de Cardiff en les rendant floues. Ensuite, plein d’entreprises ont commencé à m’appeler. Pendant ce temps-là, je traînais à Cool Tan, un squat alternatif installé dans une ancienne usine de crème solaire. J’aidais à monter des sites militants et je passais le plus de temps possible sur mon bébé : Urban75.com. J’ai toujours l’impression que les travaux commerciaux m’empêchent de consacrer du temps à mon projet. Comme je n’ai jamais été motivé par l’argent, je ne prends que ceux où je sens bien. Je bosse dur et j’ai une obsession : aller le plus loin possible avec Urban 75.

Arrivez-vous à concilier vos travaux alimentaires et Urban75 ?

L’alimentaire finance Urban 75. C’est vraiment une obsession. Je n’ai pas de plan de carrière, je m’arrêterai quand je m’ennuierai. C’est important pour moi de rester freelance. C’est une façon de refuser les responsabilités de chef d’entreprise ou d’employé. Et de toujours pouvoir refuser un job. Si un client me demande trop de compromis, il va se faire f... C’est aussi une façon de ne pas m’endormir dans le confort des jobs alimentaires trop bien payés.

La contradiction n’est pas trop dure à assumer ?

C’est vrai que je me retrouve parfois dans des situations bizarres. Lors des événements de Seattle en novembre dernier, je travaillais juste en face de Wall Street. Plusieurs amis se faisaient tabasser sur place et me tenaient au courant heure par heure. Je tenais absolument à mettre à jour Urban 75. Le client m’a accordé un break de 2 heures. J’étais au cœur du système, payé pour mettre en ligne les nouvelles du front des anticapitalistes ! C’est bizarre mais ça signifie seulement que, grâce au succès d’Urban 75, tous ceux qui font appel à moi sont prévenus et connaissent mes opinions.

Avez-vous le sentiment d’appliquer la culture d’entreprise à un projet indépendant ? Toute ma vie, j’ai eu des compétences qui ne servaient à rien. Il se trouve que mon côté speed et impatient est aujourd’hui en phase avec le rythme du Net. Mes savoir-faire sont très puissants Tant mieux pour moi. Internet Magazine, dans son numéro de mai, m’a fait figurer parmi les 50 acteurs majeurs du Web en Angleterre. Je suis là, perdu dans une mer de millionnaires en costume. J’espère que ceux qui verront ça se diront : "Putain, il est là mais son site reste totalement indépendant..." J’aime l’idée que ça peut donner envie à des jeunes de s’y mettre. Je reçois pas mal de mails d’étudiants ou de militants qui sont passés à l’acte en voyant Urban 75.

Combien faudrait-il d’argent pour se consacrer uniquement à Urban 75 ?

Environ 50 000 livres par an, j’imagine. Il y a 3 ans, j’aurais sûrement répondu 5 000... En fait, c’est ce que rapporterait le site si j’y mettais des bannières de publicité. Il y a entre 50 et 70 000 visiteurs différents par jour, et ça continue d’augmenter. Ce site a le chic pour être mentionné dans les endroits les plus inattendus. Il était par exemple cité dans le magazine de luxe Vanity Fair le mois dernier. Sans compter les frais du site, je peux vivre assez confortablement avec 20 000 livres par an.

Dans les 60’s, les militants t’auraient sûrement traité de vendu...

Je crois qu’il faut rentrer à l’intérieur du système plutôt que de l’attaquer de l’extérieur. Il faut apprendre à retourner ses propres armes contre lui. On me dit souvent "Tu as vendu tes fesses parce que tu travailles pour untel." Je réponds que j’ai monté un des sites les plus fréquentés d’Angleterre. C’est tout ce qui m’importe. Est-ce que c’est mieux de bosser chez Mc Do à retourner des burgers ? Tout dépend de la notion de crédibilité. Je veux qu’Urban 75 soit le meilleur site possible, que les gens voient que la culture alternative ne se limite pas à des tracts en noir et blanc. Le seul moyen d’arriver à ça, c’est d’avoir du temps. Donc de travailler peu et d’être bien payé. J’ai refusé des jobs en or parce qu’il fallait être disponible 6 mois de suite. Et en plus, si j’acceptais ça, peut-être que je me mettrais à trop aimer l’argent... (rires). On ne sait jamais. Les gens changent. On est un "angry young man" un jour et on se retrouve assis dans un fauteuil en cuir, à causer de sa nouvelle voiture. Jusqu’à présent, je me déplace à vélo...

Croyez-vous que le seul moyen de financer un projet comme Urban 75 soit de réinvestir l’argent gagné en travaillant pour le système ?

Je crois qu’il y a plein d’autres formes d’action. Camper dans les arbres pour empêcher la construction d’une autoroute, c’est deux fois plus " hardcore " et courageux que ce que je fais. Il se trouve que j’ai des compétences qui peuvent être assez puissantes de nos jours, pour diffuser un point de vue alternatif. J’apprécie beaucoup le fait que mon site est mieux fait que celui des entreprises qu’il condamne. Par exemple, si quelqu’un tape "Nestlé" dans un moteur de recherche, il est probable qu’un site contre Nestlé arrivera en tête de liste (en fait en 2e position sur Metacrawler, NDLR). Grâce à Internet, on n’a plus besoin de budgets colossaux pour s’exprimer. Le Web a permis une mise à niveau entre les grosses machines et les initiatives militantes ou underground. Une campagne de protestation qui monte un site drôle et malin peut attirer plus de trafic que l’entreprise et ses montagnes de cash.

Le site Urban 75
http://www.urban75.com/
 
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