Connaissez-vous Matt Drudge ? Il est beaucoup moins sexe que Loana, mais son histoire mérite un peu d’attention : c’est le type qui a sorti, sur son site Internet, il y a quelques années, que Clinton et Monica s’aimaient bien.
Un drôle de bonhomme, chapeau mou et cravate desserrée, qui balance sur son site toutes les infos ou pseudo-infos qu’il peut trouver. De l’actu étrangère. La météo. Des rumeurs sur la politique nationale. Le box-office des films à la mode (souvent avant tout le monde). Ses sources : toutes les agences de presse du monde, accessibles en ligne, et des milliers d’emails d’informateurs de tous genres. Parfois, cela donne des scoops. Parfois, cela donne des ragots. Parfois, cela ne donne rien du tout. Sauf une audience à faire rêver n’importe quel éditeur : plus de deux millions de visites par jour...
Un score incroyable pour un site monstrueusement laid (noir et blanc, de rares images), fait par un homme seul, dans un petit appartement de Los Angeles. Un homme qui, malgré son succès, ne tire quasiment pas un franc de son travail en ligne... Ses revenus : quelques piges à droite à gauche. Monica a tiré une fortune de ses aventures. Drudge n’a gagné que des lecteurs, gratuits. Pourquoi ? Parce qu’il aime cela. Qu’il a toujours rêver de "jouer au journaliste".
Et cela fait rêver sur les possibilités d’Internet : comment imaginer, il y a dix ans, qu’un homme seul et sans argent pourrait, sans l’aide de personne, avoir des millions de lecteurs quotidiens ? Drudge et son DrudgeReport prouvent, par un exemple extrême, que le journalisme, comme les autres activités, ne peut plus être le même depuis le Web. Doucement, le réseau devient une source d’information de plus en plus importante, pour de plus en plus de personnes. A commencer par les journalistes... Et où, selon vous, trouve-t-on le plus d’infos sur Loana ? Pas à la télé...