Pavé dans le monde du logiciel libre, Caldera, un des principaux éditeurs de Linux, a décidé de faire payer une licence pour chaque copie installée.
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Le monde du logiciel libre bascule-t-il vers un modèle économique plus traditionnel, et donc "moins libre" ? C’est la question que se posent certains adeptes du système d’exploitation Linux, depuis que l’éditeur Caldera a décidé de faire payer une licence à chaque fois que sa "distribution" de Linux est installée sur un poste. Toutes les versions de Linux ne sont pas commercialisées au même prix. Les principaux éditeurs proposent des gammes constituées de plusieurs modèles, dont le coût varie de 0 à plus de 1 000 francs. Dans ces gammes, on trouve aussi bien la base de la "distribution" (le système d’exploitation dans le jargon linuxien), proposée seule et téléchargeable gratuitement sur le Net, que des versions plus "finalisées" sur CD-Rom : ces dernières sont accompagnées d’un ensemble de logiciels développés sous Linux par l’éditeur lui-même (logiciels d’installation, d’administration, etc.), mais aussi par des éditeurs tels qu’IBM ou Corel. Dans ce cas, le prix de la version augmente en fonction du nombre de logiciels proposés. Mais le système d’exploitation lui-même reste gratuit : n’importe quel utilisateur - ou éditeur - peut recopier la version de Redhat ou celle de Mandrake par exemple, pour un usage personnel ou commercial.
Stratégie gagnante ?
Jusqu’à la semaine dernière, cette règle était également valable pour Caldera. Mais aujourd’hui, les clients de l’éditeur doivent payer pour chaque copie effectuée dans un but commercial. Après une année difficile (selon CNet, Caldera affiche une perte nette d’environ 90 millions de francs au dernier trimestre), l’éditeur espère sans doute renouer avec les bénéfices en faisant payer des licences. Mais pour atteindre ce but, il lui faudra d’abord convaincre ses clients. "Cette démarche est légitime, explique Stéphane Fermigier, président de l’AFUL, l’association francophone des utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres. Chacun fait ce qu’il veut avec le logiciel qu’il écrit. Mais je ne pense pas que ce principe se généralise, car je doute de son succès."